
quelles la Mer travaille fans relâche, & avec
des effets marqués , feraient beaucoup plus
étendues : nous trouverions bien avant dans
les terres, ces marques caraêlériftiques d'aller«
rijjemens faits par des fables légers, & nulle
Lagune fur les bords. Les Lagunes font
l’effet des premiers bancs de fable. Le cordon
des Dunes étant formé, il ne fait plus
que s’élargir par dé nouveaux rangs.
Les Dunes , les Lagunes, les terres baffes )
nous marquent donc les lieux où la Mer a
commencé de travailler atitour de nos Conti-
nens : & par la nature de ce trav ail, ainfi
que par celui qu’elle fait encore, il eft aifé
de s’affurer, que cinquante ou foixante iîècles
ont fuffi pour exécuter celui qui exifte,
Ainfl tout concourt à établir la propofition
fondamentale de mon Syflême t favoir que
nos Continens ne font pas anciens, r
Quoique mon féjour ici aît du être fort
court, je n’ai pas voulu perdre cette occafion
de vifiter de nouveau les Dunes; & j ’ai eu le
plaifir de le faire avec Mr. Dentan, un de
mes Compatriotes ; Je même qui efluya avec
mon frère & moi, au retour du Glacier de
Buet. cette nuit orageufe que j’ai effayé de
décrire à V . M. Après avoir obfervé enfem-
ble les Alpes, il étoit fort agreabje pour moi
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que nous puffiom auffi examiner enfemble,
fi les Dunes font des Alpes naifiantes. Il con-
noît fort bien les premières ; ayant donné
une grande attention a cette branche in-
téreffante de l’adminiflration Hollandoife,
qui confifte à maintenir ces remparts contre
la Mer.
Notre première vifite a été à la plage ;
fur laquelle nous nous fortunes promenés
longtems. Là nous confiderions comment la
Mer y enfevelit peu à peu fes dépouilles.
Des coquillages, des plantes marines, des
poiffons, éténdus fur l’arène , avec quantité
d’oifemens d’anituaux terreflres, de végétaux
& de pièces de b o is , n’ attendoient que de
nouvelles couches de fable, pour y être embaumés
comme, les corps pareils qui les ont
précédés. ,, Il n’y a là avons-nous d it,
„ mCorne à'ammon ni Bèlernnite\ il n y a point
d’or à'Eléphant, ni de Rhinocéros
Nous' fommes montés enfuite fur les Dunes
les plus élevées, pour en obferver d’autant
mieux toute la Chaîne ; & il eft affez
fingnlier qu’un des objets de notre entretien ,
étoit les diverfes méthodes qu on employé
pour empêcher que les Dunes ne s abaiflent ;
tandis que fi elles avoient à devenir Montagnes,
on devroic y apperceyoir des progrès
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