
préfent même on peut lui préparer des ressources,
en maintenant parmi les gens foi»
bles & les femmes, les manufaêtures de laine
& de lin qui ont commencé à s’y introduire
, & dont les matériaux font autour d’eui.
Il réfulteroit de l à , qu’à mefure que le
travail viendroit à manquer aux ouvriers
des M in e s , ils entreroient infenfiblement
dans ce train d’occupation, auquel , ils fe-
roient déjà préparés par la pratique de leurs
familles.
Mais comme cette révolution eft probablement
fort éloignée, & ne fe fera qu’à pas
len ts , çonfidérons encore ce Peuple comme
Mineur. Il fera intéreifant alors de le fuiyre
dans fes travaux, de descendre avec lui dans
les Mines, de le voir s’y frayer des routes,
les conferver, fe garantir du mauvais air, fe
délivrer des eaux ; de contempler en un mot
dans ces étranges laboratoires , ce que peut
l ’Homme avec le tems, & par la feule espérance
de recevoir fon pain quotidien.
J’ai déjà eu l’honneur de dire à V . M.
qu’après avoir traverfé les Collines qui bordent
cette chaîne, collines compofées de matières
calcaires pofées par couches, & remplies
de corps marins, j ’entrai au delà d’Or-
terode dans des Montagnes d’upe nature toute
te différente, où rien n’indique la même origine.
C'eil fous ce point de vue que je vais
maintenant les examiner.
Dans tous les Syflêmes qui font former nos
Continens par quelque mouvement lent des
eaux, les Montagnes qui en feroient le produit
devroient avoir été conilruites de la même
manière ; & ils fuppofent tous qu’elles
l’ont été. Cependant nous avons ici des
Montagnes où l’on ne trouve aucune des
marques diflinélives du travail des eaux. J’ai
déjà eu l’honneur de l’expliquer à V . M. en
Lui décrivant celles de leur espèce,* ainfi je
me bornerai à Lui rapporter les phénomènes
qui contribueront à les caraèlérifer.
Ce fut le 24e. Oélobre, vers les fept heures
du fo ir , que j ’arrivai à Claujibal', & déjà
à dix heures j ’en repartis avec M. le Baron
de Rcden, dans l’intention d’être le lendemain
matin au lever du Soleil fur le Blocksberg, la
plus haute fommité du Hartz. J’avois bien
regret de parcourir de nuit une ii grande portion
du Pays quç je defirois de eonnoître :
mais il faifoit beau alors, & je çraignois un
changement de tems.
Notre route fut par Sperberheyerdamm, nom
d’une immenfe jettéede terre, qui fert d’aqueduc
pour faire palier d’un côté à l’autre d’une
R 3 Val