
amufant au coin du foyer, lorsqu’il faudra fe
renfermer dans la Maifoh. Mais ce teins
vient plus tard que ne le penfent les habitans
des Villes ; & J’Homme des champs jouit du
plein air bien longtems après nous.
Il y a beaucoup d’enfans dans ces Chaumières
, & il en coûte quelque petite monnoye fur
le chemin. Mais ce n’eil point à titre de
mendians qu’ils s’approchent ; c’eil pour rendre
aux voyageurs de. petits fe rv ic e s , que
les ufages du Pays leur rendent fort commodes.
Ils viennent ordinairement avec un
morceau de, tourbe allumée dans un poêlon de'
terre. Ceux qui aiment à fumer y allument
leur pipe; & quand il fait froid, on s’y réchauffe
les mains. Us viennent auiîi ouvrir,
les barrières des Colonies , c ’eil à dire des
petites enceintes formées par les Chaumières
& les jardins de plufieurs Colons réunis.
Leurs terres labourables font autour, à l’extérieur
; & les entrées de leurs maifons font
tournées du côté d’une jolie peloufe, qui leur
fert de Cour ruilique commune, & où ils renferment
leur bétail lorsqu’il efl revenu de la
Bruyère , &, qu’il n’eil pas tems encore de
l’admettre au Logis. Ces grouppes-là pa-
roiflent des Jfles dans la yaile Mer des
Bruyères,
Bentheim eil fîtué fur une Colline pierreufe.
Jè l’avois remarqué .en y paffant la première
fois; & celle-ci j’ai vu que c’eil le Sable même
des Bruyères pétrifié par couches. Il s’eil
trouvé fans doute mêlé de grains très fins, &
les eaux, en chariant ce Sablé dans l’intérieur
des couches, ont ainfl augmenté le nombre
des points de çontaél qui font la pétrification,
De Bentheim à Rhsine, & de Rbeine à Ip-
ferbüren, les Bruyères continuent avec beaucoup
d’étangs à tourbe ; après quoi l’on monte
ces grandes Collines d ou Lon tire du charbon
de pierre. Elles font de Sable durci
comme celle de Bentheim : la pierre eil par
couches , fa couleur eil celle du Sable des
Bruyères voifines , c’eil-à-dire mêlée de di-
verfes nuances de jaune ; la furface eil de • ce
même Sable, mêlé de gravier de pierres primordiales
& de frsgmens de pierre à feu..
Ces Collines, couvertes de bruyère qu’on
écroûte fans ce ife , avoient une couleur noirâtre
quand je les traverfaf 1 hiver dernier.
mais cette fois elles étoient bien différentes.
Partout où la bruyère avoit repouifé nouvellement,
elle étoit très verte ; mais le fond
général, étant plus ancien , étoit fi fleu r i,
que toutes ces Collines, vues de loin,. étoient
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