
tçf Mais .dix perfonnes y vivoient , & pou-
voient y vivre bien; & le deiir d’avoir aifé-
ment de l’argent les a fait disparaître. Adieu
lp p o t a g e r l a baffe qour; adieu les brebis,
les pourceaux <& la vache; -adieu tous les efforts,
.dans les bois & fur les terreins communs
, & tous jes^foins pour fipre fuecéder à
4u fègle, du fin. ou du çhanvre, & à ces res-
fources pour l’emploi utile du temps en hiv
e r , des raves & des choux pour fe nourrir.
T ou t çela ne fèrvoit qu’à faire vivre des hommes,
& le grand cultivateur ne veut que de
l'argent : il calcule; & le réfultat de Ion calcul
étouffe les çnfan?, en les empêchant de
naître.
Mais ÍI l’Etat prend foin qu’on ne' diminue
pas le nombre des Ftux , il n’eit. pas
moins attentif qu on. ne les augmente pas
trop fur un même terrein. Il faut porter les
hommes àfonger aux moyens, de s’étendre,
puisqu’il y a des terreins prêts à les recevoir.
Les ■pépinières peuvent bien nourrir quelque
temps tous leurs jeunes arbres.; mais ii on
les laiife trop longtemps les uns fur les autres
», ils s’étouffentimutqei|ement. jjl faut
donc les transplanter.
C’eil à.qiaoi pourvoit mervoilleufementici
|ine: L o i, qui d’abortj femble durg. L ’ftenducf
(
due des Fermes une fois établie, ne peut pas
s’agrandir, mais elle ne peut pas non plus diminuer.
Elles ne fe partagent point à la mort
d’un Colon : une feule tête lui fuccède. Il
peut la choifir par fon teilaméiit, & s’il ne
le fait pas , le Seigneur le fait pour lui. Ce
* nouveau Chef tient compte au reile de la
famille d’une portiôn des biens allodiaux, &
même de là valeur eflimée de Vemphytéofe,
c ’ëft-a-dire,'de fon droit de jouir dùfol, moyennant
un revenu au Seigneur. L e reile de
la famille prend le parti qui lui convient. Les
• filles fe marient au moyen de leur patrimoine
; les autres fils , ou jouiffent de leur rente
& du falaire de leur travail dans la
Ferme qui leur à donné naiiTanee, Ou vont
fervir ailleurs fous toute forte de dénomination.
Si quelqu’un d’eùX a del’induilrie & du
courage, il cherche une Ferme vacante, ou
if entreprend de nouvelle culture. Et ce dernier
objet eil particulièrement le but de l’E tat.
Car le Succeifeur du défunt produit
bientôt une noùvelle famille à la place de
l’ancienne ; & les collatéraux qui ont quelque
valeur, fongent à en former de nouvelles
dans les Bruyères; ce que d’inertie humaine
eût bien fouvent empêché s’ ils avoifent
trouvé immédiatement à vivre comme maîtres