
pierre noire. Les premiers ne me frappèrent
pas; mais leur quantité s’étant augmentée
peu à peu, je mis enfin pied à terre, &
je vis clairement que ces pierres noires
étoient de Lave & de bafalte. ' Attentif alors
à tout ce qui m’environnoit, je cherchai des
cônes volcaniques ; mais je n’en apperçus
point. Je ne vis non plus aucune apparence
de carrière de ce genre dans les environs du
chemin; ainfi il faut que cette pierre aît fa
fource à quelque diftance. J’aurois pris des
informations à ce fujet, fi je ne me propo-
fois de vifiter une autrefois ces Pays - ci avec
plus de loifir.
En arrivant fur le penchant d e là Colline
de ce côté - c i , on découvre CaJJel, fitué au
pied de la Colline oppofée ; mais à une grande
diftance ; car le Vallon eft fort large.
C ’eft un beau coup d’oeil, que celui qui s’of-
fredans ce moment; par l’étendue du V a llon
, la Rivière Fulde qui y ferpente , les
Collines & les Montagnes qui l’encadrent ,
tous les embelliiTemens qui réfultent d’une
grande population.
Je ne fais pas décrire les Palais; ainfi je
paife fur les beautés de la V ille , & je viens
d’abord à ce monument étonnant d’Art &
d’Hiftoire naturelle, que l’on nomme W in et
Cas-
Cafien.' Cettç magnifique cascade frappe fin-
gulièrement lorsqu’on arrive auprès d’elle.
Un espace de cinq ou fix cents pieds de hauteur
perpendiculaire, dans une pente éîé-
gammenc diftribuée en nappes & en baffins,
jfurmotuée d’un bel édifice,qui fert comme de
fciédeftal à une ftatue coloifale d’Hercule ;
¡tout cet enfemble dis-je, encadré de Forêts,
e peut que former un objet grand & beau.
Je favois déjaque la cascade étoit exécut
é e en pierre volcanique ; ainfi je la reconnus
Vientôt en approchant. Je montai la Colline
à pied, & je trouvai fur mon chemin, du
Üable Ijaune des Bruyères, des grès en gros- fes malles, de la pierre fableufe rougeâtre,
& une immenfe quantité de matières volcaniques,
le tout dans une chaîne,où rien ne s'élève
en cône. Un tel affemblage m’annonce
'qu’il y aura beaucoup à étudier dans ce
[pays-ci.
La partie inférieure de cet étonnant ou-
■ lyrage, conftruit de cendres volcaniques dur-
I [des, eft ce qu’on nomme la grotte de Mauris.
I ÎC’eft une place circulaire horizontale, for-
I |mée fur le penchant de la Colline, Le ter-
[rein; tout au tou r ,e ft fouteriu par de grar-
des pièces de cette même pierre, taillées irrégulièrement,
& entaffees les unes fur les
I i 3 au