
le filon même, fuivant la méthode que j ’ai eu
l’honneur d’expliquer à V . M. L ’une des parois
du Puits montroit donc quelquefois celle
que le filon lui-même avoit eu e ; & l’on y
voyoit clairement la coupe de ces couches ou
feuillets du Schijle, comme on conçoit qu’on
les verroit dans une fente de la Montagne où
ces feuillets fe trouveroient rompus. Or c’eit
là }e caraftère le plus commun du toit & du
mur des filons, c ’eif à dire des parois qui les
renferment.
Si l’on n’eil pas fre'quemment à portée de
de faire des remarques d’hiiloire naturelle
dans ces Puits, l’art humain y paroît au contraire
d’une manière bien frappante. Quand,
par exemple, on voit mouvoir auprès de foi
ces bras de pompes qui s’enfoncent dans çes
fouterreins, & qu’on fonge à la difîance de
la caufe motrice, c’efl à dire de feau qui
coule au dehors, peut-être à 200 Toifesde
l’ouverture du Puis; quand on penfefurtout
que ces bras descendent à 1000 ou 1200,
pieds de profondeur, chargés d’une multitude
de pompes, il eil impoffible de ne'pas admirer
les facultés de l’Homme, fa hardieffe
& fes reifources.
Ges bras donç, qui font des pièces de bois
de quatre à cinq pouces de quarrure, ajoutées
tées les unes aux autres,descendent jusqu’au
fond des Pu its , & là fe meut d’abord par leur
m o y e n une première pompe, qui tire l’eau de
ce fond & la porte dans un réfervoir à 28 ou
30 pieds de hauteur. C’eil là tout Je pouvoir
des pompes aspirantes dans les Montagnes,
où l’air pèfe moins que dans la Plaine. Une
■ fécondé pompe attachée à ce même bras,
[ prend l’eaü dans çe premier réfervoir, & la
[ porte dans un fécond ; puis une troiiième
| pompe l’élève encore d’un étage, & ainfî de
[fuite, jüsqu’à ce qu’une galerie d’écoulement
| fe préfente, pour recevoir cette eau & la ver-
[ fer hors de la Montagne.
Le poids feul de ces bras feroit une charge
I iramenfe fur lés rouages, fi l’on n’avoit trou-
I vé un moyen de les en décharger. Des con-
■ trepoids font cet office. On en place de dis-
[ tance en diftance par le moyen de chaînes at-
I tachées aux bras , & qui paifent fur des pou-
I lies fixées à l’un des côtés du Puits. Tou?
| çes contrepoids fupportent ainfî le poids des
I bras, & il ne refte à la charge des roues que
I le jeu des pompes. <
On évite auffi les frottemens autant qu’on
I le peut : & ainfî, partout où ces bras font
[ expofés à frotter contre quelque partie du I Puits ? on y met des rouleaux enduits de
grais