
cée comme pour une miné de Charbcfti.
Une troifième espèce de matière volcanique
, celle qui fert de pavé dans tout cts
Pays-là, s’eil montrée enfin à nos yeux à fa
place. A peu de diitance d’Jndrenach & entre
des rochers de Scbijles qui bordent le chemin,
nous en avons vu un, qui ne .diffère en
rien des autres pour la figure extérieure,
mais qui eil compofé de groffes colonnes po-
fées de bout. C’eil tout ce que je puis en
d ire , car nous ne l’avons vu qu’en pailant.
. Arrivés à Remagen, où nous avons changé
de chevaux, j ’ai eu le plaifir d’examiner une
collection de bafaltes qui appartient à la Ville;
ce font fes murs. La longueur des colonnes
de bafalte en fait l’épaiffeur , & on voit leur
coupe des deux côtés fort à l’aife , tranchant
du noir au blanc avec le mortier. On peut donc
aifément compter leurs pans ; leurs nombres
les plus ordinaires font de 5 & de 6; mais il
y en a auffi de 4. Je ne comprends pas
comment ces murs n’ont pas frappé depuis
longtems les voyageurs ; rien n’efl plus propre
à attirer l’attention. L e pavé des geans
e il depuis longtems fameux en Irlande ,* &
tous ces Pays- ci fonjt pleins de murs & de
pavés des mêmes matériaux, fans qu’on en
eût parlé que je fachç, avant Mr., Collini.
A
A peu de diitance de Remagen & vis à vis
de la petite Ville d’ Unckel fe trouvent, au
bord du Rh in , ces Rochers qui donnent aux
bafaltes le nom de pierre d’Unckel dans tous les
environs. Mr. Collini en a donné le deffein
dans fon Livre. Quand on les voit du chemin
, ils reffemblent à des peignes d’abeilles.
Ce matin nous avons vu à Cologne la dernière
colleétion de ces bafaltes ; mais elle
étoit copieufe. Nonfeulement les murs de la
Ville en font faits avec beaucoup de régular
ité ; mais les rues , allez étroites, en font
tellement garnies fous la forme de bornes, que
cela leur donne un air fort extraordinaire &
presque lugubre. Leur aspeét me rappella
une Ville de certains Contes orientaux, dont
les habitans avoient été changés en pierres
noires.
C’eft par le Rhin que ces bafaltes viennent
jusqu’à Cologne, car les carrières font déjà
fort éloignées. Dès qu’on a paffë Bonn, les
Montagnes s’écartent, on perd de vue ces
beaux vignobles établis avec tant de travail
fur tous les Rochers, & qui font des bords
du Rhin depuis Mayence, un des plus riches,
& en même tems des plus agréables Pays
qu’on puiffe voir.
A Berchem encore nous avons vu quelque?
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