
te dans celle - ci des exhalaifons de la même
nature que celles des autres fources, & dans
les mêmes tems ; ce qui contribue à prouv
e r , que c ’eft par l’état de l’air extérieur,
& non par une plus grande abondance de va-
peurs dans les fources, qu’elles fe répandent
davantage dans les environs en certains tems,
Car des fources dont les minéraux font fi dif-
férens, ne paroiflent pas devoir-fe communiquer
dans l’intérieur de la terre.
C ’eft une circonftance intéreflante pout
ceux qui boivent l’eau de Pyrmont hors de fa
fource, defavoir que tant qu’elle eft transparente
, elle efl bonne : cette transparence
étant une preuve qu’elle conferve encore fon
air fixe. Auffi à-t-on grand foin d’empêcher
quelle ne le perde, quand on la met dans les
bouteilles. Deux rangs de quatre hommes
chacun, placés des deux côtés d’une table,
font cette opération. Le premier remplit
les bouteilles à la fource, le fécond choifit
& enfonce les bouchons, le troifième les
fixe avec un fil de fe r , & le quatrième les
couvre d’une peau fouple. Immédiatement
après, on les transporte dans un bâtiment voi-
lin , où l’on en plonge le bouchon dans de la
poix fondue. Il ne faut pas avoir des maux
die nerfs pour entrer dans ce bâtiment ; car à
chaque inilant il faute de ces bouteilles. I l
n’y en a que trois fur quatre qui réfiftent. Ce
font des enfans q u i, à pieds nuds., les cha-
rient fur ce terrein jonché de verre ; & ils ne
fe font point de mal.
J’ai peine à croire que les machines à faire
de l'eau de Pyrmont, avec la c ra y e , l ’acide
vitriolique & de vieux doux , puiflent la
charger ainfi jusqu’à faire fauter les bouteilles.
D ’aileurs je ne vois point de craie dans
tout ce canton ; & quoique les principes de
différées minéraux paroiflent les mêmes à
l’analyfe des chimiftes, elle ne pénétre pas
allez avant dans la nature des co rp s , pour
trouver fûrement de vraies indentités. Si
donc c’eft de Veau de Pyrmont qu’on veut
boire, je crois qu’il faut donner la préférence
au laboratoire de la Nature; & je vou-
drois qu’on infligeât des punitions , à ceux
qui lui fubftituent frauduleufement le produit
de l’Art.
C'eft un laboratoire bien considérable &
bien varié, que celui de ce côté de la V a llée.
Car outre les différentes fources que je
viens de décrire à V . M., il y en a plufieurs
autres qui donnent des lignes minéraux. On
ne veut point faire de recherches pour découvrir
l’origine de toutes ces fources; craignant