
„ tes leçons, les grands exemples, qui for- j
i, ment fon coeur à la vertu. Sera*t-il heu- :
„ reux lorsqu’il fera ici le Maitre? ” J’étu-
diai tous les habitans qui fe préfentèrent à
moi, & ils me plurent;je vis dans leur maintien
de l’ingéiïuité. J’examinai le Pays , &
il me plut encore ; la culture y e il récom-
penfée par la fertilité, mais il reile encore à j
Fétendre: voilà de Faliment à une. noble ambition
; celle de faire du bien à l’Humanité. Un
E t a t , point trop p e t i t , pour manquer de
feiTources; point trop grand , pour que fes
limites disparoiiTent aux yeux du Souverain ; I
point trop imparfait, pour décourager dans |
Fentreprife de faire fon bonheur ; point trop j
près de cette perfeêlion faélice , de cette
prospérité qui étourdit, & qui quelquefois j
porte les Souverains à jouir fans rien faire.
Quelle heureufe poiition pour un Prince bien
n é , accoutumé dès fon enfance à aimer ce Î
qui eft bon, & jn is e n état de le produire!
V . M. connoît bien mieux que moi tout
ce qui regarde ce Pays - là , quoiqu’EtLE ne •:
l ’aît pas vu. E l l e en connoît aufli la C a - 1
pitale , Ville encore fimple, ' mais tendant j
un peu à la révolution générale qui réfulte I
du perfeélionnement des arts de luxe. J’es-1
père que lapréfence du Prince n’augmentera I
pas
| pas cette tendance , dont les bonnes gens
fo n t fâchés. Il n’en eil pas d’un petit Etat
-Éomme d’un g r a n d ..... Mais je m’arrête;
jfà matière du luxe eil auiîi rebattue qu’iné*
■puifable.
Je côurus voir le futur domicile du Prince
¡qui rendoit tout intéreifant â mes yeux. Une
¡agréable poiition , un extérieur fort propre
¡quoique fimple,- me prévinrent.' Je parcour
u s les jardins j ’y fus arrêté par un Mo*
irrament qui exprimoit tout ce que j ’avois dans
Ile coeur. La Patrie s’appuyant fur les armes
¡Britannique ,' dbhne ainil lieu à cette pré-
p mière'Legende, Spes publica: & on lit fur le
piédeilal un dès beaux vers de Virgile dans
jp n | de fes Eglogües, promettant à Rome l’â-
f ge d’o r , fur la naifiance d’un fils à l’un des
I Pères de la Patrie (*).
J’ai eu l’honneur de dire à V.' M. qu’Of-
vabruck m’a paru une de ces Villes qui con-
l fervent encore la fimplicité , compagne or-
| dinaire du bonheur : j ’entens celle qui n’eil
S pas deilituée de foins, & qui annonce par-là
l’intér'êt qu’y prennent ceux qui en jouïiTent.
Osnabruck, furtout dans fes'environs, porte
' ce
( * ) Virgil. Etljg. 4. v. j2. Asftcc, vcnture Utent»r
iit tmnta [«cl0.
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