
cela former] des plans; ce que.des individus
ëpars ne fauroient faire. Les premières contributions
des Cultivateurs, réunies ainii efi
un point, ont fervi à eh aidèr d’autres. Et
avant que la population, devenue générale, aît
pu tenter les propriétaires d’abufer de leurs
droits, l’Etat a perfeélionné <& fixé les ufages
qui la favorifeht, en mettant les Colons à l’abri
dés caprices de leurs Seigneurs par la protection
des Loix.
L e Cultivateur en général n’eil donc pas
propriétaire du fol; il n’en efl que l’ufufrui-
tier ; & tant mieux, parce qu’il ne peut pas
charger Ça. Ferme de dettes , & fe mettre ainfi
dans le cas d’être bientôt dépoiTédé par l ’argent.
Il doit une renté à fon Seigneur. Il
importé donc a celui-ci que fon tenancier
foit bien, pour que fa rente foit attirée; La
proteétion qu il lui àcéorderoit contre des
créanciers, lés entraves qu’il méttroit à l'exécution
des fén ton ces fur fes Terres, empêchent
le cultivateur dé trouver aifément de
l’argent, lorsqu’un befoin. momentané, ou "la
pareffe , le tenteroient d’employer'cette res-
fource. Il éft donc forcé au travail, & à
ap p orte r la fouffrance du moment ; & 'il
évité par-là ce dangereux çcueil des gens de
camPaSne> 9ui peu à peu , dans les Pays
J ?' *" v’ ’ * i < w . **?...... .. 1
jDé
où l’on parle le plus de liberté, deviennent
les vrais esclaves de ceux qui ont de Çargent.
,
Ces empbytéotes n?en ont pas. moins tpute
la propriété néçeiïaire pour animer leur
travail'. Car tant qu’ils payent la rente] due
à leur Seigneur & cultivent bien , ils ne peuvent
être dépottédés ; la loi de l’Etat efif leur
Egide. Outré qe privilège, qui; met leur
indépendèhçeen leurs mains, & les fouticnt,
pour peu qu’ils aient de courage, ils font
les propriétaires abfolus de tout * ce * qu’ils
placent fur ce fol ; maifons , inftrumehs de
labourage, beiljaux, & jusqu’aux arbres &
aux plantes même; Cette propriété indépem
dante, les met,à portée d’emprunter quelque
argent dans un preifant befoifi: mais toujours
bien au dettous dé la valeur de leur propriété,
bu de leurs biens allodiaux : Car fi de ces biens
valent quatre , e tàn t plantés ou pofés fur un fo l,
ils né valent pas un pour les.transpôrter ; & le
Créancier né poürtoit enfin cfue cela. Cette
confidération borne dpnc la fommë d’argent
¿ju’il prête ; on peut s’en rapporter à lui. ' '
Cependant il arrive encore ' quelquefois,
qu’un Colon fe charge de dettes & fuccpmbea
Lés hommes les moins laborieux,'.'font fouvent
les plus habilés aTe culbuter ainfi. % ’ufr
fid UJM U £ f ~ ty * geilCC