
Kauti Kühî, qui eft celui par où l’on tire le
minerai, eil de 683 pieds; & je la trouvai
par le Baromètre de 67p.
On a toujours exploité ces Mines de la même
manière depuis bien des Cèdes; de forte
qu’on trouve d’anciennes cavernes remplies
du moellon qui y avoit été apporté pour élever
le feu. Ce vieux homme eil devenu une
espece de Filon utile. La filtration des eaux
en a tellement maçonné les interllices, par des
dépôts d’une terre vitriolique , qu’il eil devenu
une vraie Mine de vitriol, qu’on exploite.
On y trouve aulïï du cuivre natif ; c ’ell à-dire
, que partout où il eil relié du fe r dans ces
décombres , l’acide vitriolique, en l’emportant,
y a fubilitué du cuivre.
Comme il noqs reilqit un peu de tems au
fortir de ces Mines, je priai Mr. d e U s l e r
de venir encore avec moi à Goslar. Nous
étions trop près de cette Ville impériale pour
que je ne defiraffe pas de la voir. Je la .vis
donc. . . . J’aime bien la folitude des Montagnes
; mais celle des Villes î Je ne fais pas
exprimer ce fentiment-là. Palier de rqe en
rue, voir des portes & des fenêtres ouvertes,
& ne rencontrer, n’appercevoir perfon-
ne ! Entendre les pas de nos chevaux fe répé*
ter par vingt échos dans çe filence , & que
per-
I perfonne fle paroilfe à ce bruit! Il y a ; je,
I crois, quelque chofe de pareil dans les Mille I £? une nuits, mais il s’agiffoit là d’une Ville en-
{ chantée. Enfin, en approchant de la Place
I principale , nous commençâmes à apperce-
I yoù quelques habitons, qui heureufement ne
I paroiflbient pas trilles.
Goslar eil un exemple frappant des effets
I de ces populations faêlices, que quelques çir-
■ çonllânces paffagères occâlionnent. Cette
■ Ville fut autrefois favorifée du féjour des
[ Empereurs, dont on voit encore le vieux I Château. Elle s’agrandit alors : mais elle n’a
[ pu foutenir c e t agrandiffement depuis leur
I retraite. On y a fûrement fouffert dans le
| palTage de cet état ù celui d’aujourd’hui où
I il femble que la population fe foit mife au
| niveau de l’état naturel ; les Mineurs du
I Rammelsberg en font une bonne partie. Cet* I! te Ville eil propriétaire d’une partie des ML
i nés { à la charge cependant de vendre le mi-
! nerai à un prix fixé, à communion du R o i &
du D u c DE B r u n s w ï c h , àqui le r e ilc
| | la Montagne appartient.
Notre détour à Goslar nous mit de nuit en
î route. Je l’aurois regretté , fi je n’avois vu
ces chemins - là le matin. La nuit fut il obs*
cure, que Mr. d e Ç s l e r , quoique très au
A a 4 fa.it