
vais chemin. Eh ! Monfieur où allez - vous ?
me dit-il, du ton de l’impatience. Je vois
au Marché, lui répondis-je. Et bien nous y
Jouîmes ; qu'y voulez-vous faire ? . . . . Rien
. . . . & je montai à cheval. Nous étions
alors fur une petite plàce qu’on nous dit en
effet être le Marche ; mais je n’y vis plus
rien ; tout e'toit éclipfé , balayé ; pas une
feuille de choux. Ainfi toutes les femmes
qui étoient defcendues du Hartz ce matin-là
pour fe rendre à OJlerode, m’étoient paffées
en revue Je long du chemin. J’avois rencontré
les premières de retour en fortant de
Clauflhal, & les dernières en entrant à OJlerode.
Tant que nous marchâmes dans la V ille,
je me Jaiffai entraîner à la follicitude de mon
guide pour me remettre au bon chemin ; mais
bientôt après je le replongeai dans fes an-
goiffes. En venant de Gottingue, j ’avois remarqué
du haut de la Colline oppofée au
Hartz, que pour defcendre à OJlerode nous
avions pris un chemin à pente douce, fait
pour la commodité des voyageurs ; laiffanc
à la gauche un fentier creux, qui ouvroit le
fein de la colline; & ou le gyps dont elle eil
compofée fé montroit à découvert. Ce che-
min3 fait pour le Naruralifte, m’étoit rgfté
dans
dans l’efprit ; & j ’avois réfolu de l’examiner
aU retour. Au fortir donc à’OJlerode , je
m’avançai fur la droite au travers de fort
agréables prairies , qui feules m’auroient attifé,
Ce nejl ;pas là le chemin, me crie aufli-
tôt mon guide. Je veux monter la colline -par
¡ci lui répondisse, en lui mohtrant mes gyps
escarpés. Quoi ! pour vous aller cajfer le cou
parmi ces pierres, tandis qu’il y a ici un Ji beau
(heminl . . . Prenez-le , lui d is -je , à? f i je
Jurvis à eette grande aventure, nous nous ren-?
contrerons au haut du rocher.
Je trouvai la pierre h chaux parf couches
dans ces Collines, mêlées à la maffe du
Gyps, qui efl: la matière dominante ; & je
reconnus ainfi l’ouvrage des eaux, dans l’ancien
laboratoire desquelles je rentrois. Ces
couches font évidemment de la nature de celles
que les eaux forment. Mais j’eus trop peu
de tems pour examiner leur liaifen avec Je
Gyps, matière que j ’ai été fouvent embarrâfle
de ranger dans une claffe décidée; & le peu
même que j ’obfervai alors , ne doit pas avoir
place ici.
Je rejoignis mon guide fur le plat-pays
(mi règne au haut de ces Collines ; & là je
rencontrai encore la fin des files de Villa-
geoifes qui étoient venues rencontrer les
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