
On appelle réfraction cette courbure que
les rayons de lumière éprouvent dans leur
chemin au travers de l’air; & dont parconfé-
quent on eft obligé de connoître la quantité,
pour déterminer les vraies places des Aftrès
dans chaque moment: or cette quantité varie
non feulement par la différence d’élévation
des Aftres fur l’horizon ; mais encore
par celle de l’état de l’air. Ce qui a donné
lieu à beaucoup de recherches des Phyficiens
& des Aftronomes , pour déterminer ces
quantités & leurs différences.
Mr. M a y e r , Aftronome célèbre de Got-
tingue, eft un de ceux qui ont le plus travaillé
fur cet objet : & il eft devenu par là un des
Légiflateurs de l’Aftronomie, en traçant les
Loix que fuivent les réfractions fuivant la hauteur
des Aftres, & en donnant une Table des
altérations qu’elles fubiffent en conféquence
de l’état du Baromètre & du Thermomètre,
dont les variations indiquent des changemens
effentiels dans l’air.
Je m’étois auffi occupé de ce dernier objet,
& quoique j ’euffe pris une route fort différente
de celle de Mr. M a y e r , j ’étois arrivé
à des réfultats très femblables aux liens; ce
qui avoit çté une confirmation mutuelle de
nos expériences. Cependant il y avoit encore
re quelque disparité ; & cette différence ,
b ’avoit fait foupçortner que nos inftrumehs
L’étoient pas femblables, quoiqu’ils portaffent
L mêmes noms :■ circonftance qui dérange L recherches des Phyficiens beaucoup plus
«buvent qu’on ne le penfe. En expliquant
es raifofis de doute à ce fujet dans l’Ouvrage
que j’ai publié fur les Modifications de VAt~
lnosphè'ref j’exprimai un grand defir que les
pilmerits de Mr. M a y e r exiftaffent enco-
e, & que quelque Phyficien voulût fe don-
er la peine de les examiner fous cës points
I vue.
J’ignorois abfolument que Mr. le Professeur
L i e h t e n b e r g avoit déjà rempli une
barde de mon defir. Quoique j ’euffe eu fou-
vent. l’avantage de le voir à Kew, jamais nos
jconverfations n’étoient tombées fur cet ob-
|et; & je ne connoiffois point fon édition de
tauelques oeuvres pofthumes de Mr. M a y e r
plans laquelle il en avoit fait mention. J’ar-
pivai même à l’Obfervatoire de Gottingue
avec lui, fans que rien eût réveillé chez moi
cette idée. Mais Mr. le Profeffeur K a e s t -
piEit, qui eut la bonté de nous y recevoir,
eut à peine prononcé le nom de Mr. M a -
|yer auprès du quart de cercle mural avec lequel
il avç>it fait fes principales obfervations
Aftro