
je me trouvois alors. .• . ? Et celle-là non plus
fi*a que quatorze ans ? Enfin ce n’étoit pas le
beau moment des filles de C la u s th a x .
Mais je les vis depuis dans leur habillement
fimple, & fi alors javois pu leur parler en leur
langage , je leur aurois fait volontiers de
grandes réparations. J’aurai l’honneur de rap-
porter à V . M. cette circonilance où les
filles du Hartz me parurent dignes de l’em-
prefiement que témoignent les jeunes hommes
à s’en aiTurer une par le mariage, dès
que cela leur eil permis.
C ’eft encore là un ppinttrès fagement réglé
pour le mineur. De très bonne heure il fonge
à fe marier ; mais on ne le lui permet qu a
dix-huit ans, & feulement encore lorsqu’il eil
pervenu à la paye entière. C’eit donc pour
lui un objet d’émulation, & en même tems
on a afluré par ce moyen le fort de fa famille
future, puis qu’alors il eil en état de l’entretenir.
Que ne peut-on àiïiijettir ainfi tous
les hommes à des régies fages ! Elles font bien
plus conformes à fa nature d’Etre facial, que
"cette funeile indépendance abfoluë, qu’on dé-
"çore quelquefois du beau nom de liberté!
' Je ne puis m’empêcher de le redire ; ■ quiconque
craint que la fubordination ciyile &
'réligieufe n’affervifle, n’aviliffe J’Homme, ne
° l foiî
foit contraire au droit qu’il a de jouïr, ne
détruife fa noblefle naturelle , ne l’écarte en
un mot du bonheur ; prendrait de toutes autres
idées en voyant ce Peuple. La gaieté *
|]a contenance ouverte, l’aflurance du maintien
, ne font jamais les compagnes du malheur
ni de la vraie fervitude : & l’on voit ces
[doux cara£tères chez les habitans du Hartz }
J’un des Peuples les plus religieux & les plus
Immédiatement fubordonnés. Sans doute,
l’Homme a un grand intérêt, qu’on le prè-
fferve des vrais excès, des abus réels de l’au-
ptorité; mais on l’y plonge fouvent au con-
[traire, en trouvant de l’excès & de l’abus
[partout; en le faifant douter de fon bonheur,
en le rendant enfin déraifonnable aux yeux de
ceux qui, quoiqu’il fafle, auront toujours de
l’empire fur lui ; même de ceux qui le prendront
par cette voie.
Mais on disputera fans cefle fur ces milieux.
Les différens génies, les'différens car
jra&ères, les diverfes polirions , changeront
toujours les objets aux yeuX des hommes ; ain-
¡fi je n’infifterai pas d’avantage fur ce point.
Et fi je m’y fuis laifle entraîner, c’efl: qu’il me
iemble, que partout où l’on trouve le bonheur
, qui doit être le but final de toutes les in-
ftitutions > il eil intèreflant de connoitre celles