
bile , qu’il m’obligea bientôt â en déloger.
J’entrai donc dans la caverne même* où je
demeurai un moment pour y voir agir le feu;
mais il fallut bientôt le laiiTer faire feul &
nous re tirer , de pëur d’y relier pour toy-
jours.
Ces feux-là corrigent eux-mêmes, les
mauvaifes influences quepourroit avoir ,fur lit
fanté des Mineurs, la quantité de vapeurs
fulfureufes qu’ils produifent. Ils occafion-
nent dans l’air une circulation rapide, qui le
renouvelle fans cefle. Les courants feraient
même trop forts en quelques endroits, pour
pouvoir y tenir des lampes allumées , s’il n’y
avoit des portes, placées à l’entrée de toutes
les Galeries, qui modèrent l’accès de l’air extérieur.
Il réfulte de ce prompt renouvellement de
l’air, que les Mineurs employés dans ces Mines
jouiffent d’une très bonne fanté , & vieilli-
fent fans devenir infirmes j quoiqu’ils boivent
de l’eau très fraîche quand ils ont le plus
chaud, & qu’en hiver ilspaifent fouvent,de
la Mine échauffée, à l’air froid. Ils croyent
que le foufre vaporifé qu’ils respirent, eû un
préfervatif contre le rhume & les maladies qui
en réfultent. Il paraît donc au moins , que
les vapeurs fulfureufes pures,ne font pas nui*
fibles
j fibles à la fanté; & c ’efl auffi ce qiîe l’air de
■ Londres, qui en e il fi fort imprégné % porte
■ -naturellement à croire. Les Mineurs du
Rammelsberg ne peuvent qu’en respirer beau-
I ( couo, malgré leur grand ventilateur ; car quoi- qu’il n’y eût eu d’autre feu allumé ce jour là
! dans les Mines, que celui dont j ’ai fait mention,
je ne laiffai pas de fentir de tems en
! tems ma poitrine allez affectée. Mes compagnons,
qui en a voient l ’habitude, n’éprou-
I voient point cet effet.
J’avois aufti porté mon Baromètre & mon
Hygromètre dans ces Mines. Ce dernier indiqua
qu’elles étoient plus fèches que celles de.
t Cisufthal ; &\e Baromètre montra qu’il n’y avoit
| pas de différence effentielle entre l’air qu’el-
[ les renferment & l’air extérieur , quant aux I effets de la preflion & de la chaleur fur fa
denfité. Je l’obfervai en divers endroits des
Mines, & les hauteurs qu’il indiqua, s’accordèrent
très bien avec les mefures géométriques.
Suivant ces mefures, nous étions descendus
d e435 pieds dçFrance, depuis l’entrée
ordinaire des Mineur's, jusqu’au fond du Puits
! ' de Kaun Kübl ; & la partie fupérieure de ce
Puits, qu’on voit plus haut dans la Montagne
, eft élevée de 248 pieds au deffus de cette
çntrée, Ainfi la hauteur totale du Puits de
.^ a 3 $ « « «
.