
î’Etat, où ceux qui le font, y penfent affidu.
ment comme on le fait ici ! Heureux furtout:
celui ,*■ où le Souverain y met fa plus grande
gloire!
Je ne dois pas oublier ici un des fécours
paternels que l’Etat fournit aujourd’hui aux
Colons. La difficulté qu’ils trouvoient; à fe:
procurer des arbres fruitiers de bonnes fortes,
leur faifoit propager des arbres fauvages ,
dont les fruits n’étoient bons que pour'eux,
& pas même trop bons. Maintenant l e
R o i ?y fupplée. Sous la dire&ion dé Mr.
de B r e m e r , unê grande pépinière eil entretenue
dans un- terrein appartenant, à la
Maifon de plaifanoe de Eerr.haufe ; & il en
forq chaque année des milliers d’aTbres fruitiers
de toute espèce, qui fe diilribuent aux
Colons qui n7ont pu encore fe procurer les
bonnes espèces. Cet établiiTement feul ,
mqntrerôit l’esprit qui règne dans fadmini»
ilration ; mais il ne montre pas- moins combien
les Peuples ont befoin de Chefs , dont
ils méritent l’aifiilance. Car en mille chofes
ils ne fauroient s’aider eux-mêmés ; tandis
qu’un Gouvernement content d’êux ,T peut
leur faire couler le bonheur par mille cànaux.
L ’établiiTement, de cette Pépinière publique ,
renouvellera peu à peu les arbres dans lç
Pays,
Pays, en le peuplant de bonnes espèces; &
* ientôt il ne coûtera aux Payfans que d’enter
j|ux- mêmes leurs fauvageons ; les grèfes fe
trouveront par tout fous leurs mains. Eil-il
JLur un Souverain, aucun Jardin de plaifan*
le comparable à une telle Pépinière !
I Les terreins bas du Pays de Brème jouifîent
furtout de l’avantage des beaux vergers. Les
jrbres fruitiers y viennent à merveille , &
:font fi féconds, que les habitans qui en fè-
Ihent les fruits pour l’hiver , comme on le
\ tait auiii très utilement dans toutes ces Con-
Jrés, peuvent en faire commerce. N e fe-
roit - ce point la un objet d’attention pour
es Marins? Les fruits fecs cuits ou crus, font
Ine très agréable nourriture ; & le léger
jAcide qu’ils renferment, feroit peut-être auffi
(propre 3 conferver la fànté des Equipages,
« n e celui des choux aigres dont Mr. le Chevalier
P r i n g l p . , & l’expérience, ont déjà
jnontré 1 utilité. D ’ailleurs la variété égayé ;
p c’eft encore, un avantage qu’on ne doit
oint néglige r, quand on confine ainfi des
iiommes.
! Les Marins & les Colons gagneroient également
a ce marché. La quantité de c os fruits
fecs efb déjà aifez grande fur les bords de
l Elbe feulement , d’où le transport eil fi
facile 3