
fe aifément relever lès fiennes ; mais êîje s’ap.
plique de nouveau à celles de lin. Son tef-
rein le favorife ; le lin y-vient très beau & en
abondance:; c ’eft- là la vraie manufaéture du
Pays. De tout tems elle a diitingué ces con.
trée<s, & les habitansy ont pris goût. Elle ne
les fort presque point du travail de la terre;
c ’eft le paffetem's des ménagères,à lamaifon,
& des. bergères aux champs ; c’efl celui df
toute la famille quand l’hiver la. raflemble.
Dans les tems où les fêtes çtoient iimples,
le lin étoit.un de leurs objets intéreffans dans
ce Pays-là, De fages direéteurs avoient fu y j
répandre la jo ie , & les traees'de ces heureux
tems fe jçonferyent encore dans de vieilles
chanfons. On chantoit les unes en femant
le lin, d’autres à la récolte, La plus jolie
fille, du Village donnoit en public un bai fer a
celui des laboureurs qui avoit le mieux,préparé
fa terrç, pour recevoir cette femence ; &
parmi ces bonnes gens r où il n’étôit pas bq-
foin d’une, décence factice pour jetter un voile
fur les moeurs, la meilleure fileufe ne ca-
çhoit point, qu’elle fe trou voit récompenfée,
par un baifer qqe lui donnoit auffi le plus besa
jeune homme de la paroiffe. Les efforts des
jeunes hommes dans les champs, ceux des jeunes
filles à la quenopille ? les hiftoriettes def
vain.
vainqueurs, faifoient le fujet d’autres chan,-
fons ruitiques, qui, chantées pendant les dif>
férens ouvrages, animoient le travail, en y
répandant la gaieté & l’émulation. Tout cela
pourroit encore augmenter aujourd’hui les
plaifirs de la vie ruilique. Heureux‘le Poëtë
qui confacreroitfon génie à reveiller ces goûts!
Mais pour bien faiiir l’aimable naïveté qui en
fait l’effence, autant que pour être dignement
récompenfé de fes travaux, il faudroit qu’il
vécût lui-mêrne dans les Bruyères.
Toute la route dont je viens d’avoir l’honneur
de parler à V . M. s’ouvre mérveilleu-
fement pour le commerce. Des chemins ,
qui invitent déjà les voyageurs , facilitent
tous les transports. La Colline furtbut qui
précède Eimbech , & qui autrefois par fes
mauvais chemins fembloit barrer le paffage,
n’eil plus qu’une promenade agréable, par
les foins bienfaifans, qu’a pris Mr. de Hinu-
] ber d’adoucir les difficultés qu’il rie pouvoir
vaincre. Plantée d’arbres dans tous le contours
de fes chemins, le voyageur fera rafraîchi
en Eté par leur * ombre ; & l’homme qui
marche à pied, celui qui rend à la fociété
les plus nombreux fervices , trouvera encore
de diftance en diftance, de petits cabinets
de verdure, où des bancs de gazon
7 ome H t L te