
que les V ille s , qui ont fuceédé aux Bourg*
des Anciens , font toujours fur les Rivières
& que les plus grands Bourgs font auprès des
plus grands Rujfeaux: mais la culture s’étend
& s’en détache ; on voit des Colons ifolés.
fans aucune apparence d’eau. Cependant les
marques convenues, montrent un jardin an-
près de la Maifon, des champs autour, quelquefois
même une prairie f & toujours un
petit bosquet : cette furface monotone fe
diverfifie, s’égaye; & par un certain mêlan-
ge de villages de diverfes grandeur & de
maifonS' encore ifolées, on peut juger à es
coup d’oeil, presque auffi bien que par les
Registres, que les grçfuppes n’étoient d’abord
qu’une feule maifon , don: les habitans ont
propagé & fe font étendus ; ou qut’ils ont
raifemblé autour d’eux, par l’attrait du voifi-
ïïage , d’autres hommes, induilrieux qui
cherchoiçnt un coin de terre pour s’établir.
Ces établiffemens fans Eaux apparentes
lie font cependant encore que dans les lieux
où Ton en trouve le plus aifément par des
puits. Les habitans n’étant point encore
prelTés par une population qui excède les ref*
fources pour s’étendre dans des lieux où l’eau
fe trouve aifément, réfiftent encore au plan
Gouvernement pour défricher des lieux
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ùn peu plus difficiles. Le Gouvernement
tnême n’a pas été encore conduit à écarter
tous les obitaclés que la première COnfiitutiori
de l’Etat y met à quelques égards. Mais le
teins & les circonilances aideront peu à peü
fes fages ‘vues : je n’en doute nullement après
avoir vil ailleurs ce que les hommes font
capables de faire, lorsque la nëceifité les ta-»
lonne, ou que leur demeure leur plaît.
Le Pays qui m’a le plus frappé fous ce point
de vu e , eil une partie du Piémont & du Mont•
fetrai. I)ans cette partie que j ’ai en, v u e ,
on né trouve que collines formées en pain dé
fuere ; & la matière qui les compofé n’eít
presque.que du fable ou du gyp. Je connois
peu de ipeftacle plus flngulier que, celui dé ces
Collines, vues du haut de quelqu’une des plus
élevées. Elles fe preifent les unes les autres
comme les vàgües de la Mér. Partout où l’on
àpperçoit les petites Vallées qui les féparent,
elles font couvertes dé verdure, leurs pentes
font cultivées en vignes & en champs, éjb
lés hauteurs fons couronnées de' Bourgs. Or
ces hauteurs font la plus aride chofe pof-
fible. On le conçoit par leur ppiltion ; lès
fources ne peuvent s’y élever ; leá eaux des
p.uiés font d’abord écoulées, & le ëlimat eft
fort chaud : cependant les hommes, comp