
avec la formation des Montagnes fecondaires\
Coftipofées iîmplèment des dépôts de la Mer.
C ’effc là ce que les fommités de ce genre nous
démontrent. La Mer a imprimé à fon ouvrag
e des caractères que nous ne pouvons mécon-
noître. Elle a fait \eKahlenberg fur le Hartz;
puisque nous y trouvons fes productions en
abondance, ôc des couches aquiformes. Mais
elle n’a pas fait le Hartz même ; car nous n’y
trouvons rien de pareil-
Ce phénomène eil très fréquent dans les
Montagnes primordiales, où la pierre à
chaux par couches fe trouve très fouvent
fur le Schiile & le Granit. On en voit
des fragmens roulés dans beaucoup de Tor-
rens des Alpes primordiales ; elle y tombe
des hauteurs, & c ’eft la provifion des ha-
bitans pour fairê la chaux : ils n’en Vont
presque chercher la matière que dans les Tor-
rens..
T o u t nous dit donc de plus en plus, que
quoique la Mer ait évidemment couvert nos
Continens, ce n’eft point par les caufes de fa
retraite qu’elle a formé les Montagnes; mais
qu elle s eil retiree , par quelque caufe nouvelle,
après avoir formé dans fon fein, non
toutes les Montagnes, mais quelques unes
d’entr’elles.
i Nous fumes délivrés des Nuages en appro-
■ehant- d’Oder - Bruche ;, mais ce ne fut qu’en les
■ai®ntau deifus de nos têtes, car ces rayons
Soleil qui «nous avoient lui quelques mo-
jïnens, furent bientôt interceptés., Ainii nous
Benoncâmes à l’espérance .de jouir des plaifirs
B e la vue, pour aller, fatisfaire un appétit au-
^■uel tout eût paru bon, quand Mr. d e R e-
H d e n n’auroit pas pris foin que tout fût bon
l i e n effet. Il étoit environ trois heures, lors-
B u e nous arrivâmes pour profiter d’un repas
■fomptueux que la Montagne avoit tout four-
■ni, poiffon , fauve & laitage. Le poiffon
■étoit de ces petites truites brunes parfemëes
■de mouchetures dorées, qui vivent dans les
■ ruiffeaux des Montagnes, & qu’on trouve en
■ quantité dans ceux qui defcendent le long des
I finuofités du Hartz. J’appris à leur ocçafion
l une chofe fort fingulière. Quel que foit le
I pouvoir connu des careifes, je n’euffe jamais
imaginé qu’il s’étendit jusqu’aux poiffons.
C’eft ainfi cependant que les Montagnards
du Hartz prennent une quantité de ces petir
tes truites. Ils fuivent les ruiffeaux , & remarquent
les trous où elles fe retirent en
fuiant. Ils portent alors fort lentement la
main vers l’entrée de la cavité , & tâtonnent
légèrement jusqu’à ce qu’ils fentent la petite
S 3 truite,