
H I S T O I R E V I I I. P a r t i * L e t t r e LXXXII. d e fcA T É R R E . 5 4 ^
Faut-il donc que les ftommes ayent des Ci«|
tadelles ! Me d is -je, en découvrant celle de
Coblentz, tandis que les douceurs de la vie
ruftique, & la paix qui l’accompagne, m’oc-
cupoient encore. Nous avions traverfé alors
le fommet de la Montagne, nous descendions
vers le Rhin. Nous embraffions d’un
coup d’oeil une grande étendue du cours
de ce F leu v e , & nous avions devant nous
dans l’éloignement, des Montagnes qui pour-
roient bien être la fource des matières volca-
tiques que nous avons enfuite trouvées.
L e Rocher fur lequel eft bâtie la Citadelle
eft formé de couches presque verticales,
ainft que la plupart de ceux qui bordent le
Rhin jusqu’à Bonn. Cependant je fais qu’on
trouve dans le voifinage de Coblentz des foffiles
marins ; & Mr. le Confr. W ir.kelman, qui
eut la bonté de me permettre de jetter un
coup d’oeil fur fon cabinet pendant qu’on
changeoit nos chevaux , m’en montra de
plufieurs espèces. Je fuis donc fort curieux
de voir à mon retour la liaifon qu’ont entr’el-
les les Montagnes primordiales & fécondaires
de ces Pays-là.
Ce fut à Coblentz que je recommençai à
voir des matières volcaniques. La pierre à
.bâtir eit en grande partie de Lave, & les ba-
■ m
faites y reparoiflent.' Mais Andernach e il
èomme le centre de ces matières ; c ’en eft du
Inoins un vafte magafin , & l’on en fait
commerce. Le bord du Rhin dans une
jrrande étendue, eft couvert de monceaux
faune fubftance tendre, d’un gris un peu jau-
Siâtre,, nommée T r a J J qui n’eft presque
p u ’un compofé de débris de pierres ponces ,
fbarmi lesquels il s’en trouve d’affez gros-
l e s , qui font auifi légères & auffi blan-
iches, que les pierres ponces des volcans actuels
d’Italie. J’y ai remarqué auffi beaucoup
le 'petits fragmens de matières primordiales ,
furtout de Scbijle. Mr. C o l l i n i , qui a décrit
le Traff, l’a vu dans les carrières d’où on
He tire, iituées dans une Plaine peu éloignée
l’A n d e r n a c h . On le transporte le long du
Lhin jusqu’en Hollande ; quand il eft dur, il
fert aux mêmes ouvrages de maçonnerie que le
Brwfj-mais onl’empioye principalement comms
lia posao/afte,.quand on peut aifément le broyer.
■ A peu de diftance de ce premier magafin Ide matières volcaniques, nous en trouvâmes
ùn autre d’une espèce différente ; ce font des
meules, faites d’une Lave extrêmement po,-
reufe, mais à très petits pores. Mri Collini
en a vu auffi^ la carrière ; elle eft à quelques
lieues de là , dans une Colline qu’on a peç-
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