
une fommité que les eaüx ne détruiront fjW
ment pas; car au contraire elle s’élève fenfi.
blement.
Quoique l’eau ftagnanteparoiffela première
caule de la tourbe, & que fur le Blocksberg
en particulier l’humidité foit une des circon-
fiances de ce phénomène, il refie toujours
une grande difficulté dans fon explication ;
c’eil que les eaux Hagnantes ne produifeijt
pas partout cet effet. Ilfemble qu’il faille
pour occaiîonner la tourbe, quelque chofe qui
embaume pour ainfi dire les débris des plantes
; qui leur conferve encore leur nature li-j
gneufe & leur phlogiilique. Les tourbières en
effet ont ceci de très diilinêt des marécages,
qu’on n’y remarque point cette forte fermentation
putride, qui produit un air méphy-
tique très nuiiible à la fanté.
Kn parcourant le Blocksberg je crus voir li
caufe d’un des phénomènes des profondes
tourbières ; où l’on trouve fouvent des arbres
enfevelis , quoiqu’il n’y en aît plus au dehors.
Mr. le Comte d e V e r n i g u e r o -
d e , à qui appartient une partie du Blocksberg,
a fouvent tenté d’y établir des Sapins: mais
dès qu ils ont atteint une certaine grandeur,
ils fe penchent peu à peu & tombent: j ’en
remarquai pluiieurs en différens degrés de
cette
cette tendance à leur deftruttion ,• en même
tems que je vis d’anciens troncs qu’on avoic
tirés des lieux où l’on coupe la tourbe. Ainfi
¡la hauteur n’eft pas la feule raifon qui doive
faire défespérer d’établir une Forêt fur le
Blocksberg ; la tourbe même y eil un obilacle ;
là moins qu’on ne la faigne de toute part,
U eil donc probable que les tourbières où
l’on trouve aujourd’hui des arbres enfévelis ;
en produifoient dans les tems où leur fol étoic
i plus folide: mais que lorsque la tourbe a été
[fort épaiffe, les racines des arbres n’ont plus été
aflez affermies pour refifler aux grands vents:
! qu’ainfi ces arbres ont été renverfés, puis
enfévelis par la tourbe toujours croiffante : &
que fî on les trouve couchés dans une même
direction, c ’eil qu ils ont ete abattus par les
mêmes vents.
J’avois déjà vu de ces hauteurs à tourbe
dans les Terres de Mr. Hodgkinfon Banks au
Pays de Galles. Ce bon Oeconome, qui donne
à fon Pays l’exemple de mettre les tourbières
en valeur en les deffechant, fait couper
des folles obliques très profonds dans ces Collines.
Par ce moyen la furface fe feche a une
certaine profondeur, les plantes marécageu-
fes y languiffent, & les herbes des prairies y
prennent le delfus. Or en faifknt ces coupu