
par-là un accroiifement fenfible de popula-
tion, dans des Pays où auparavant on i»an*
quoit de fubfiflance. La France, peut - être,
a peu perdu du nombre ordinaire de fes habi-
tans; les moyens de fubfiftance déjà établis,
le déterminent pour l’ordinaire: & fi les premiers
manufaéturiers, ont été obligés de fe
rendre plus induftrieux pour faire concurrence
à leurs rejetions, ils n’y ont rien perdu,
& l ’Humanité y a gagné.
Le Pays entre Francfort & Hanau efl une
Plaine fablonneufe,& la pierre à bâtir de Hanau
eil de fable rougeâtre, mêlé de grandes
veines jaunes de la couleur commune du fable
des Bruyères, On peut presqu’en tout
Pays deviner la couleur de la pierre de taille,
par celle dont on peint les maifons; car c ’efl;
toujours dans l’intention de l’irniter. A Hanau
elles font peintes de rouge à veines jaunes
, dans leurs angles & fur les cadres des
fenêtres 6e des portes. Je conçois ce la, parce
que cette couleur efl: gaie: mais il n’y a
paç la même' raifon de les peindre en noir,
comme on le fait dans les lieux où les matières
volcaniques fervent de pierre à bâtir. J’ai
remarqué encore de ces matières fur la route
de Francfort à Hanau , dans le gravier & les
bornes des chauffées: mais peut-être les y porte
t-on par le Me'm, De
De F r a n c fo r t à Darmjîadt on efl encore
dans des Plaines fablonneufes ; mais comme on
approche des Montagnes, ce fable èfl: mêlé
peu à peu des matériaux qui les compofent:
il y a de la pierre à chaux & des matières primordiales
de toute espèce. Notre route jusqu’ici
nous a conduit le long du pied & à
l’Oueil de ces Montagnes , en fuivant la
Bergfiraat ; chemin aflez renommé, par la
beauté du Pays qui l ’environne, pour que je
tâche d’en donner une idée à V . M.
Il y a Iongtems que les pentes de ces Montagnes
font habitées; on le voit par les ruines
de vieux Châteaux qui couronnent leurs
faillies ; & par la multitude de Villages &
de Bourgs qui font dans les enfoncemens.
Les Ruiffeaux qui fe forment dans ces canaux
des Montagnes y ont d’abord attiré les
hommes; & la végétation y étant plus forte,
a permis de les environner des plus charmans
ombrages.
Il femble que fa Nature aît réuni tous fes
èfforts dans ce Canton. Les vignes qui couvrent
toutes les pentes bien expofées, fem-
blent en même tems des Vergers, tant elles
font garniès d’arbres, vigoureux & chargés
de fruits; & la vigne, élevée en berceaux,
n’en efl: pas moins vigoureufe. L a Plaine,
K k a gui