
exadlement de la couleur pourpre dont elles
fe colorent dans les beaux jours à l’oppofite
du Soleil couchant.
En approchant d’Osnabruck je retrouvai ces
agréables petits jardins dont la qonfer.vation
m’intéreife. Il étoient plus rians encore que
la première fois que je les ob fe rvai, parce
que nous ne fommes pas ii avancés dans la
faifon. Je vis qu’on fongeoit à les étendre.
On s’y plaît donc. Sans doute que quelques
habitans qui n’en avoient pas encore , ont
deiiré d’en établir dans le terrein commun.
C ’eil une augmentation de jouiflance très utile
& bien entendue. Mais qu’on les conferve
tels qu ils font : qu’on ne les agrandiiîe pas au
dépends de leur nombre: voilà mon premier
fophait.
Au fortir d’Osnabruck & venant vers Bomn-
tc on traverfe une Colline nommée Sbcnkel-
Je la montai à p ied , moins pour en
ob fer ver les pierres, que pour mieux voir le
Pays ; & je remarquai avec grand plaiiir que
la culture y e il très avancée.
„ Quel utile belveder, pour l’aimable Prin-
,, ce qui viendra gouverner ic i " , me dis-je
à moi-même, en coniidérant de cette hauteur
la Plaine & les Collines qui s’offroient à
©ia y u e : „ Quel plaiiir pour Lui d’y venir
3, pbobferver
les progrès de l’Humanité dans fes
f, Etats! U fe plaira à voir orner ces Payfa*
„ ges; fe fouvenant que ce font les chau*
I „ mières qui les égayent, & non les Palais.
„ Il n’eil point élevé dans la mollefle ni dans
I „ l’amour du faite: il n’apportera donc p o in t'
I „ ici le goût des pîaifirs fomptueux, quiécra- I „ feroient les cabanes aulieu d’en faire naî-
I „ tre. Ses plaiilrs feront le bonheur de fon
„ Peuple , & fon ambition celle d’en être
„ adoré. Et quoi de plus aifé avec des gens
„ iimples! Quelle que foit la Confb'rution ,
I „ que j’ignore, le bien qu’il a à faire , ne
I „ peut dépendre que de la bonne conduite <Si
I ,, dp la perfuafion. Sa douceur, fon air ai-
I .. mable, foutiendront la caufe de la raifon
f „ quand elle plaidera par fa bouche. Son rè-
I „ gne fera marqué par des barrières au luxe
,, & des encouragemens aux Agriculteurs.
„ Que ne puis-je peindre d’ici l’état préfent
g „ de fes domaines, & placer ce tableau dans
„ la plus belle falle de fon Palais. Tel étoit,
„ écrirois-je au haut de cette peinture ; Tel
„ étoit le Pays à'Osnabruck (¡uand le Prince
„ F r e d r r i c vint le gouverner. Un autre
„ tableau femblable, attendroit les fuites de
„ ce Règne. Chaque nouvelle Colonie vien-
„ droit y prendre fa place: la Plaine s’em-
„ bel