
percé même de haut en b a s , fes falles, fes
escalliers, fes petites cours, & toutes les
brèches, fourniiïent à une végétation très
variée, qui nourrit une multitude de petits
animaux. La Nature ne perd ' ni teins
ni occafion: ce Château fe détruit, & elle
en profite. Il ne lui en coûte que des fe-
mences furabondantes, ( qui ferviroient à
d’aütres ufages 11 elles ne germoient pas ) &
auiïitôt des Etres fenfibles jouiflent. Ces jardins
accidentels fe détruiront ; mais la provi.
iiort végétale ne fera point perdue ; elle ira
fertilifer la campagne avec les plâtras.
Quand on fe rend attentif à ce qui fe paffe
dans la Nature, elle fournit partout de vifs
plaifirs: pourvu néantmoins qu’on remonte à
fa vraie Caufe. Car fuppofer qu’un enchaînement
accidentel de cauies aveugles eft
enfin arrivé à produire tout cela , efb une
idée fubtile de l’e ip r it, qui ne dit rien au
coetïr ; & l’on perd beaucoup.
L e foir du même jour, nous quittâmes cette
ancienne réfidence des Eleèleurs Palatins,
> pour venir à la nouvelle, en traverfant une
grande Plaine, où toutes les produélions de
la Terre prospèrent extrêmement, Nous
laiifions derrière nous l’agréable chaîné de
Collines qui renferme Heidçlberg qui peu s
p eu
peu devint une chaîne de Montagnes; car
des fommités allez élévées fe découvrirent à
mefure que nous nous éloignions. Nous
avions en même tems devant n ou s , à une
allez grande diftance, la chaîne des Montagnes
d’Alface, & nous découvrions entre les
deux chaînes la grande Vallée d’où vient Je
Rhin. Cette Vallée paroît avoir été inondée
par lé Fleuve dans les anciens tems ; car
lé gravier qu’il charie eft répandu, dans la
campagne; & il contribue à une bien bonne
chauffée de Hëidelberg ici.
■ Manheim elt une petite Ville de pjaifance,
I dont le Palais eft presqu’une Ville, & renfer-
I me de grandes beautés de l’Art. Mais j ’ai
I donné plqs d’attention à celles de la Nature,
dans le Cabinet d’Hilloire naturelle de 3- A .
E. formé fous l’infpettion de Mr. Collini ,
qui a bien voulu ajouter quelques inftruètions,
à celles que renferme fon ouvrage, pour
m’aider à trouver plus aifément les matières
volcaniques des bords du Rhin. Mais je ne
verrai presque rien encore à fa plaee dans cq
voyage.
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L î 3 L E T TR Ç ;