
petite poiîeiïïon à quelque homme aufli foi.
Ble que fon prédéceffeur, qui ne laiffera pas
de peupler là aufli, & de fournir au moins
des bras à ceux qui fëurorit les employer fur
l’étendue de tèrreîn ¿¡ui leur eft prescrite.
Mais ce courage entreprenant trouvera des
limites à fés efforts. Il rie pourra jamais
s’élever des Alexandres Colons, qui foumettent
tout à leur excès de puiffance. Quand notre
Héros cultivateur fera devenu un ¡kiyer; cit'à.
à dire le poffeffeur d’ürie Métairie de 6o ar-
pens, fa fougue conquérante fera retenue. Il
lè favoit à l’avarice, & n’en fera pas irrité,
î l concentrera alors tous fes efforts fur cet
espace. Or les hommes de cette espèce , circulant
pour ainii dire fur tout le terrein par
une révolution lente, lui font éprouver par-
tout fucceflivement les effets de la grande
induftrie ; effets qui fe confervent longtems,
même entre des mains peu induftrieufei.
Que ces chaumières ifolées font respeèla-
bles ! Combien eft fage le Gouvernement
qui fait en établir! Ces petits clos, d’un iim-
ple jardin & d’une maifonnette, font la couche
fur laquelle s’élèvent les jeunes plantes qui
peupleront le terrein. Dans un Etat bien
conftitué, les gens les plus pauvres* font ceux
qui
qui multiplient davantage: qu’ils aient feu &
I lieu , cela leur fuffit. Il faut un nid aux oi-
I féaux pour qu’ils pondent. Qu’avec cela on
[ prenne foin des moeurs de ces pauvres gens,
j pour qu’ils ne s’abâtardiffent pas , & l’on
verra s’élever parmi eux des hommes de mérite.
, C’eil auffi ce dont on a foin dans le
I Pays de Hanovre , par un fa g e . Gouvernement
Eccléiiaftique, partie abfolument ef*
jfentielle d’un Etat bien conftitué. . Qu’il n’y
I aît pas un feul habitant du Pays, dont quelqu’une
des branches du Gouvernement n’aît
j connoiffance ,• pas un dont la conduite foit
[ignorée ; qu’il n’y aît pas en un mot un
I feul petit vaiffeau obftrué, où.la falutaire in-
[ fluence des Loix ne coule pas ; & l’on con-
Ifervera le corps fain. Mais fans cela il s’y1
1 formera des ulcères dont la malignité infeéte-
| ra peut - être un jour les membres qui fem-
feloipnt les plus vigoureux.
Ces chaumières ifolées ont eiicore un avantage
qu’on ne fâuroit trop fe procurer dans
quelque Etat que ce foit ; c’eft qu’elles attachent
le Peuple au fol: cette forte de poffef»
fion, qui peut être extrêmement multipliée,
retient une multitude de familles , qui fans
! cet a ttra it, devenant errantes, paffent toué
j stuiii aifément les limites de la frontière, que?
Tome U h & celle?