
foble vierge, quelquefois très blanc, le plus
fouvent d’un jaune plus ou moins foncé ; <Sc
qui eft le même à une grande profondeur*
l l e f t donc fû r , que ces _ terreins - là , n’ont
jamais été altérés.
Mais d’ailleurs il eft parfaitement indifférent
à mon objet principal, que les hommes aient,
ou n aient pas cultive autrefois les bruyères.
J’ai eu l’honneur de faire remarquer à V . M.*
dans ma lettre précédente , qu’ils rendent
toujours au terrein ce qu’ils en ont tiré; &
que leur culture, loin de diminuer la terre vé-
gétable, hâte au contraire fes progrès. Par
conféquent fa quantité fur des matières (lér
files .par elles - mêmes , peut toujours. nous
fervir de mefure ; & fi une culture antérieure
jettoit quelque erreur dans le calcul, ce ne
pourroit être qu’en faifant trop lon g , le tems
que cette couche a pris à fe former. Car.ii,
d’une certaine épaifleur produite natureller
ment dans un tems connu, nous jugeons du
tems que toute la couche a mis à fe former,
nous le trouverons plus long qu’il n’eft réellement
, ii l’art a aidé la Nature.
Ainfi je ne vois riep qui pous çmpêche de
regarder cette croûte , comme une mefure
poifible du tems qui s’eft écoulé depuis que
ces terreins-là font à f e ç j & par çonféquent
quent je puis à préfent indiquer à V . M .
les moyens qu’on peut avoir de découvrir
quel eft ce tems.
Les Colons écroûtent les Bruyères pour divers
ufages. Quelquefois cette croûte fert à
leur feu, d’autres fois à couvrir de petites
hutes ; mais fon emploi général eft de ferti-
lifer leur terrein. ■ Ils enlèvent ainii l’ouvrage
de l’air, & mettent de nouveau le fable à
nud. L ’air travaille auifi à nouveaux fraix,
& ce fable fe recouvre d’une couche de terre
végètable. Voilà donc quelque prife pour
découvrir combien de temps la couche in-
taéle a mis à fe former.
Ce point de vue étant nouveau , perfonne
que je fâche n’a fait des obfervations qui lui
foient relatives ; & malheureufement je ne
parle pas la langue du pays, ce qui m’a empêché
d’interroger les Colons. Quant aux
autres informations que j ’ai prifes, elles font
encore très vagues. La pratique d’écroûter
varie fuivant les cantons ; & je n’ai été à
portée d’aucun où elle foit régulière. Mr.
Klokenbring Secrétaire de la Chancellerie privée
du R o i , homme très éclairé & fort attentif,
eft; un de ceux qui m’ont procuré le
plus de lumières : il a eu la bonté d’écrire à
un cultivateur expérimenté, & de me faire
part #
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