
L e teins n’e il pas fort éloigné , où les
coqs de bruyère & les lapins étoient les ha-
bitans les plus considérables des vaites plaines
de la Baffe-Saxe. Les premiers hommes
qui s’y habituèrent furent probablement des
Be rgërs, habilitant de leurs moutons -, quii
broutoient la jeune bruyère.
Lorsque ces premiers f habitans Torigêrént
à fe faire des demeures fixes , ils choifirent
fans doute les lietiac les plus fertiles ; ç ’ëil-àj
dire ceux où un peu de: pente avoir ràmaffé
quelques eaux: ils trouvèrent'la cÔüChè fertile
aifez épaiffe, pour lui faire produire£d’a-
bord les chofes.les .plus néceffaires à la vie,
Mais quand-leurs faimlles vinrent a‘ s’étendre
, elles furent obligées de fortir de ces
lieux privilégiés où tout çtoit prêt pour la
culture. Les nouveaux Colons furent donc
réduits à la couche de terre végèîabls fermée
fur les tables arides par les feuls dépôts defair,
n L e befoin créa î’indultrie. • Un Philôfopha
fpéeulatif eût dit peut- être ei ce 'terrein n’ai
„ été expofé aux influences de l’a i r , que 1:
,, moitié du-temsnéçeffaire à le rendre fertile ]
j, mais fi j ’enlève fur la moitié d’un certain
, , dis trié! la provifion déjà faite de fubilancq
,, végétable, de que je la porte fur l’autre
3, moi-
„ moitié ; je doublerai l’effet du teins fur
„ cette dernière portion. ”
Le cultivateur a dit Amplement fans
¡doute*: ■' v ïl n’y pas allez de bonne terre:
| , près de moi pour établir ma famille ; aî-
L Ions en chercher plus loin, & l’apportons
„ ici.” Voilà tout le fyilême de défrichement
de ces Contrées.
Je n’ai pas entrepris de rechercher dans
les monumens publics ou la tradition , 1 histoire
pofitivede la culture de ces pays-là; j ’ai
appris feulement, qu’en quelques endroits
elle tient-de près à l’hifioire des Lombards ou
des Vandales, dont on trouve encore des
traces dans les moeurs- <5t les uiages de plu-
| fleurs Colons; & fur-tout dans leur manière
de prononcer f Allemande on obferve particulièrement
dans quelques Cantons des vastes
Bruyères de Lunebourg, que les noms des
villages* font encore Vandales.
Il paroît auffi que dans des teins même fort
anciens comparativement a notre chronolo-
Jogie, quelques-unes de ces Contrées avoient
| plus d’habitans qii’elles n’en' ont aujourd h ü i,
on en juge par leurs fépulcres, ou leurs
cendres font renfermées-dans des urnes. E t5
dans des tems moins' reculés, on fait les guerres
que Cbarlemagne evii à foutenir contre
. t C 4 le i '