
parler ne font pas les feules qui puiflent don«
¿ e r du fdurage dans les lieux où l’eau inan*
q u e , & déjà les Colons en connoiffent une $
que je n’avois encore remarquée nulle part
que dans ces Pays fablonneui. On la nommé
èpergel (a): elle effc fort baffe f & fes feuilles
ne font que de petits fflets dispofés' eii houpes
èutour dé la tige : ma» elle efl extrêmement
touffue. On la fème dans les champs après
âvoir recueilli le bled , & elle donne une
grande abondance d’herbe en automne, qu’on
fait manger fraîche au bétail ; ce qui reculs
le moment crû il ne refiera plus pour le nourrir
qub la paille & le foin ( ¿ ) . f: *
Sans doute qu’on n’auroit pas d'abord dans
les nouvelles prairies artificielles les mêmes récoltes
( a ) On 1», nomme atiffi Spark St Knoeitrich, c’eft !j
Spergula arvin/ts t feliit vei ticillath, Jîeribus elicandrh,
de L lNNÈUS .
( é ) J'ai vu dès lors dkns la Hrfje & lst Wilêravte uflè
forte de pois qo’on employé au même ufage , & qui prôduii
une herbe encore plus abondante , parce qu’elle efl plus
haute; & je les ai.vus dans des terreins fablonneux. .Peut-
être réuffiroient - ils au fil dans les Bruyères; Il fe fait ainé
dés décoàvertes particulières dans l’oeconumie rurale', qui
ont befoiu de tems pour iè répandre ; & ce font les remarque*
de cette espèce qpç. j ’ai faites dans mes vdyagçs, qii
me font croire que les Colons des . y > ’ • - - * - •Bruyères ont éricora
beaucoup de bons avis à recevoir.
eoltes que dans les Pays plus méridionaux »
où cette culture efl depuis lorigtems en ufage
; ou qu’en Angleterre, où le fol efl fi bon.
j^ais tout fe perfeêliontte à la longue, le
terrein, comme la culture. Les plantes aufli
fe naturalifent ; & il faüdroit bien peu de
fuccès, pour qu’un arpent de telle, prairie *
ne donnât pas le produit de fix arpens laifles
dans l’état naturel., Il faudra je l’avoue des
hommes de plus pour cultiver ; & tant mieux,
pourvu qu’ils puiflent vivre : cette objeêlion
n’appartient qu’à l’oeconomie pécuniaire ,
pour laquelle je ne me fens aucune confidé-
ration, & qüi né doit point déterminer les
Etats.
Un autre moyen encote de fe procureï dè
l’herbe dans les Pays où l’eau manque , efl
de produire de l’ombre; & c ’eft ainfi un douu
ble bien. Qu’un petit terrein foit environné
de chênes, qu’on en faffe même un v e rg e r ,
& l’herbe y Croîtra. Les pluyes & la chaleur
du Printems font partout germer' de l’herbe ;
ïftais fi elle n’eft pas arrofée, & qu’en même
tems elle foit entièrement découverte, les
chaleurs de Juin la font fécher. Dans' les
vergers & dans ces petits terreins entourés
de chênes, les arbres, encore fans feuilles s
laiiTent au foleil fa douce iafluence fur la terre
durant