
coié des portraits de tous les Officiers de fou
Re'giment.
V . M. s’apperçoit aifément que je ne
puis presque parler que de la vie ruilique; je
porte fon coloris partout ; ou plutôt e’eit
ma pierre de touche. Il vaut donc mieux
que j ’y revienne entièrement, en descendant
dans les Bruyères de Zell, où des Colons pay-
fans, plantent çà & là les modèles des jardins
à l’angloife.
On avoit eu raifon de me dire que ces
lieux - là étoient bien déferts. Pendant de
longs espaces de chemih, on n’apperçoit des
plantations que fort loin à la ronde, où elles
fe confondent avec l’horizon. Et ce me-il
rien encore, me difoït-on à Zell, en com-
paraifon du pays qui s’e'tend de là à Hambourg
& à Lunebonrg. Quelle tentation pour moi î
mais je me fuis contenté de prendre toutes
les informations que j ’ai pu avoir fur ces vastes
Bruyères.. ,f
Ces plaines font en effet ii vaffes, & fi peu
peuplées encore, que les Colons ne font, ni
à portée, ni dans le befoin de les écroûter
partout pour l’engrais des terreins qu’ils
cultivent. Il y a donc des espaces immenfes,
où tout ce que les hommes ont enlevé, de
deffus le terrein, depuis que l’air le fertilife ,
n’eil que le pâturage pour leurs b eiliau x,
ou tout au plus la broffaille de la bruyère,
qu’ils coupent pour la brûler , lorsqu’elle eil
¡fort haute; encore y en a-t-il, trop, relativement
au nombre des habitans , pour qu’ils
puiffent la couper partout.
Voilà donc un terrein vierge : fa bafe eil
certainement un ancien fond de Mer p a r - 1
tout on trouve en le fouillant des compofi-
tions qu’elle feule peut y avoir faites. On y
trouve des fpffiles marins ; furtout des ïichini-
tes en pierre à feu , ou de h pierre à feu moulée
dans des HeriJJons de Mer. On en trouve aux
environs de Stade, de7 Hanovre, de Zell, de
Hambourg , de Lunebourg ; & fi je nomme
ces lieux-là, c ’eft feulement pareeque les curieux
qui ont trouvé ces fojfiles y demeurent,
& ont cherché autour d’eux. Ce fond
ancien de la Mer n’eil point femblable à cer
lui des Mers voifines ; & toutes les caufes lem
tes qu’on a imaginées pour expliquer la formation
de nos Continens, n’expliquent pas
mieux l’origine du terrein de nos Bruyères,
que celle; des Montagnes. Sur ce fond de
M e r , eil une couche de terre végé table, probablement
intaéle. Cette couche prend des
accroiffemens graduels ; & fes degrés peu-
yent-être obfervés. Seroit - il donc abfurde
P 5 d’efî