
ceptible, que la furface fèche de notre Glo.
be n’eft pas fort ancienne, puisque la cou.
che de terre vêgé table qui s’accroît fans celle,
eft encore fort mince dans ces lieux où fcefl
tainement nous la trouvons fans altération.
J’ai eu l’honneur de le dire à V . MJ dès
l’entrée; ce coup d’oeil fur la furface de là
Terre étant nouveau à ce qu’il me femble.
je manque ici de bien des obfervations néces-
faires pour le fixer. Mais fi cette première
lueiir engage un jour les Naturaliftes à tout-
ner leurs recherches' de ce côté-là , je nç
doute point que cette partie de l’Hiftoire naturelle,
ne devienne utile à l’Hiftoire de la!
Terre. Je me flatte même qu’elle contribuera
aux progrès de l’Agricuîtxire. Ca
plus nous approfondi fions' les voyes de la Nature
dans les chofes qui nous intéreflentJ
mieux nous découvrons en quoi elle âtten
notre concours pour notre bien.
Cette considération , qui tient de prés
mon fujet, me ramène aux habitans des Bu
y ères. L ’hiftoire de Y Homme eft intimémet
liée avec celle de la Terre. Quand il n’y feroi;
pas la principale Fin du tout, fes trayais
y laisfent des mônumens trop fiables, pou;
qu’ils ne foient pas auflî l’objet de notre exa
ruen dans le calcul de? tems. L ’Homme efl
d’aiileur
d’ailleurs fi aimable partout où il efi lui-même
l’intérêt qu’il excite en fait tellement
■naître pour tous les objets auxquels il eft lié ,
que je ne faurois choîfir un moyen plus naturel
de diminuer aux yeux de V . M. la fé-
eherefie d’une Théorie phyfique. Je reviendrai
donc à nos Colons ; à leurs progrès en
[commodités & en nombre ; aux obftacles qu’ils'
ont à vaincre ; aux moyens qu’ils employent
pour les furmonter; furtout à ce qui intérefle-
[ra le plus , V . M., je veux dire leur bonheur.
Et nous n’abandonnerons point pour cela
î’hiftoire des anciens tems. Tout progrès
rappelle l’idée d’une origine : & comme le
Mathématicien peut quelquefois, par les derniers
termes d’une férié , connoître fa nature
, & la tra'cer jusqu’à fon commencement ;
le Philofophe attentif, qui fuivra les progrès
des hommes fur la furface de la Te rre , trouvera
peut-être des données, pour découvrir
dans quel tems ils ont commencé à l’habiter
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