
doife à couches tortillées & fouvent vertica.'
le s , qui ne peuvent être expliquées, par les
dépôts des eaux. Dès lors plus de corps é-
trangers dans fes interfaces ; des filons métal
tiques, mainte espèce dè cryjlalifations ; mais
point de corps marins.
L a première chofe qui me frappa dans ces
Montagnes, c’efl que rien ne s’y détruit. Lors*
qu’elles fortirent des eaux» fe trouvant abais-
fées au-deiTous des régions où la végétation eft
retardée par le froid , elles en furent bientôt
recouvertes. Point de Pics formés par des
éboulemens; nulle face escarpée qui menace
ruine. Là en un mot fe diffipe à l’oeil me*
m e , le Syftême qui.dégrade nos montagnes
pour en aller former d’autres dans la Mer,
R ien , ou presque rien ne defcend de celles-
c i} & la végétation fait plus que réparer ces
pertes. Les torrens qui en descendent détrui-
fent quelquefois ; mais ce font plutôt les ouvrages
des hommes que ceux de la Nature;
ils emportent des ponts, ils renverfent des
digues, mais ils n’eccafionnent que très peu
d’éboulemens. L ’eau qui s’écoule des foin-
mités par mille petits ruiiTeaux, circule pour
l’ordinaire paifiblement fur la croupe des collines
; & les befoins des mineurs la leur font
laffembler partout avec beaucoup de foin.
Le
Le Hartz eft donc déjà aujourd’hui un exemple
de ce que deviendront dans la fuite des
fiècles les rochers qui s’éboulent encore. Dès
que leurs fommets efcarpés feront abattus &
leurs pentes adoucies, ils feront enveloppés
¡par la végétation.
¡ La nuit s’avançoit à grands pas lorsque je
fas arrivé au plus haut de ma route: mais il
teftoit affez de jour pour me faire appercevoik
Lue j’entrois dans un de ces Pays découverts,
¡occupés par des pâturages & des prairies, &
feulement entrecoupés par des Bois de fapinsj
lieux où ailleurs je n’aurois attendu que des
Bergeries. Mais ici j ’alloïs à une V ille , <Si
déjà quelques uns de fes noirs habitans^’é-
pient apparus fur le chemin. Leur aspeèl,
entre chien & loup, vers la bouche des Sou-
kerreins, peignoit fi fort le féjour des om-
Lres, qu’il me fit presque friffonner. Mais
bientôt des fenfations plus agréables fuccédè-
kent. Dans le filençe d’un bois que jetraver-
jfois , une douce harmonie fe fit entendre ;
peux cors de chaife la formoient, & c ’eftoit
une bande de Mineurs qui alloit ainfi gaie-
jment à l’ouvrage.
Tout eft mufique dans ces pays-là ; & un mo-
[ment après j’en entendis une d’espèce bien différente.
Dans une petite prairie que le Bois
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