
ment, formé par les deux bras du Rhin qu’if
fépare. Mais il montre d autant mieux qu’il
n’en eft pas de même des terreins qui Tenvi-
ronnent.
En paffant de Deventer à Arnbeim l’année
dernière, j ’avois traverfé la chaîne des Colli.
nés ; & là je n’avois trouvé que Bruyères
avec leur Sable propre. Cettè fois, en revenant
à'Arnheim à Deventer, j ’ai fuivi le pied
des Collines le long de cet autre bras du Rhin
qu’on nomme Vlffel. L à encore le Sable ei
très différent de celui des Bruyères: en'beaucoup
d’endroits il reffemble à celui de kj
chauffée de Nimègue, & il en a la fertilité!
La culture eft très belle le long de ces Coltines
, & les plus magnifiques plantations d’arbres
en bordent les chemins.
Au fortir de Deventer vers Delden, je m«
retrouvai dans de vaftes Bruyères , parfemées
de Collines affez hautes, dont une attira fort
mon attention. Le Sable n’en étoit point
comme celui des autres Bruyères ; c ’étoit du
Granit décompofé , rempli de fragmens de
cette même pierre, & fouvent de gros blocs.
L e Bourg de Gboer, que je traverfai, en eil
tout pavé. Je ferois fort porté à croire que
c ’eft en effet une Colline de Granit, dont le
tems a détruit la furfâce , foit fous lés eaux,
foit
foit depuis qu’elle eft à fec. Cette pierre eft
très fujette à fe décompofer par l’air & par
l’eau: on le voit dans les Alpes, où les tor-
*rens qui fortent de deffous les glaces , cha-
rient fouvent un gros Sable, qui n’eft que
-du granit broyé ou décompofé. On le voit
auffi dans le Hartz, où il y a de grandes edites
qui ne font que de ce Sable.
En deçà de Gboer, du côté de Delden, le
¡Sable ordinaire des Bruyères recommence, &
¡continue jusqu’à Bentheim, mêlé de tems en
Items de débris de granit. Cet espace renferme
une multitude de Colonies naiffantes , ou
tout respire l’aèlivité , & parconféquent le
bonheur. Je n’en dirois pas autant du même
fymptôme dans toutes les Villes: mais dans
les Bruyères il eft infaillible. On y voit partout
le travail dé l’Homme convertir à fpri
ufage la croûte du terrein. Ici la tourbe, tirée
des marais & amoncelée fur leurs bords,
prépare uné provifion de chaleur pour l’hiver
qui s’approche. Là des gazons, coupés & retournés
, préfenteront leur bafe à la neige &
à la gelée, qui les menuiferont & les convertiront
en engrais pour le Printems. Ailleurs
le lin, déjà rouï dans les eaux dormantes, fè-
che fur la brüyère, ou fe férance autour des
Cabanes; pour fournir enfuite à un travail
G g 3 - amu*