
loin d’être emporté, il reçoit de continuelles
augmentations. Les courants d’air, ralentis
entre les petits rameaux des plantes, y dépo-
fent une partie du fable qu’ils transportent,
& avec lui lés particules qui fervent à la végétation.
La touffe s’augmente, en protégeant
auffi les petites plantes qui germent autour
d’elle; elle forme une tumeur fenfiblefur
le fol : tumeur qui s’aggrandit & s’élève fans-
eeiïe, dès qu’une fois elle a été rnife à l’abri
de l’effort des grands orages. Souvent ces
eommencemensde végétation font détruits par
la ceflation de leurs caufes. Dès qu’il fur-
vient une féchereffe, accompagnée de v„ent,
ces jeunes ^plantes font arrachées , & l’on en
voit une quantité qui font promenées fur certains
fables , féches & avec leurs racines.
Mais il y en a toujours quelques-unes qui ré-
iiftent, fixent le terrein, & étendent autour
d’elle la fertilifation. .
Ainfi s’ élèvent à la fin de petits monticules
, qui ie couronnent même d’arbres ou d’ar-
briffeaux dans les lieux où leurs femences
peuvent arriver. J’ai beaucoup étudié ces
monticules ; ils portent des marques fenfiblei
de leurs progrès en hauteur. Souvent leur
pied eft de pur fable. C’eit que Je fol voifio
a été abaiffé par les vents, après que le premier
ier tapis de végétaux a été forme'; & au-
effus, les couches fucceiîives des plantes,
'nfévelies par le fable qu’elles ont arrêté elles-
1 êmes, indiquent les accroisfemens que le
lonticule a reçus.
Si tout nous montre ainfi les foins attentifs
le la Nature pour l’Homme ; nous ne voyons
pas moins combien l’Homme fait profiter,
Io n feulemènt des foins, mais des leçons de
cette bonne Mère. Il a remarqué qu’elle tra-
iailloit à lui procurer la jouisfance même des
Wables imuvans: il a étudié fa marche, & il a ÎLi l’imiter & l’accélérer. Les plantes qui ar-
êtent le plus efficacement le fable dans ces
’Andes , qui font le Rofeau & le Carc V des
Bibles, & quelques espèces de fautes, font
I ^ciles à. multiplier. L ’Homme en divife
I ps grandes touffes & les transplante. Bien-
tôt elles s’affermisfent & s’étendent de nouveau;
& fixant ainfi \e fable, des arbres mê-
he ou des broffailles s’établisfent à leur abri.
Ku befoin encore, de petites jayelles de pail-
b , plantées à de petites diftances les unes
les autres, protègent les jeunes plantes, jus-
lu’à ce que leurs racines & leurs tiges aient
ïonfolidé & couvert le terrein, Mais je reriens
aux opérations que la Nature a condul-
E z tes