
verfant Black h est h & Hmnslow heath, («).-
Bruyères trilles en effet ; puisque l’Homme
ne peut que s’y attriiler fur l’Homme, au*
jourd’hui qu’elles font infeilées par ces pauvres
miférables, qui vivent quelque tems de
rapine, & finiffent par le Gibet. Qui ne
friffonneroit à cette idée ! Il faut pourtant
fans doute ofer y réfléchir : car c ’ell par là
feulement que les hommes fages & humains,
inilrumens dans les mains de la Providence,
parviennent à perfeétionner la Société , à
mefure que de plus heureux habitons 'des
Bruyères l’augmentent.
Mais durant tout ce voyage je n’ai rencontré
dans les Bruyères que ces vrais Pères
du genre humain; & la bruyère elle-même,
qui les aide fi efficacement , n’excite ainft
chez moi que les fentimens doux auxquels
peu à peu elle s’eil liée. „ Ah ! que de place
„ encore pour l’Homme ! ” me difois-je en
découvrant de plus en plus l’espace immenfe
que cette plante intéreffante recouvre. „ Et
„ c’eft vous, plante méprifée, qui travailliez
5, à fon infçu’! Bruyère bienfaifante § fecon-
„ de mère, première nourrice de l ’Homme
„des
( « ) Deux Plaines incultes à deux & trois lieues d.« Lon.
â « s à l’Eft & à POucih Heath lignifie Bruyère.
des Plaines> depuis combieh de fièples déj à ,
n e faites-vous pas le bonheur des myriades
d’Etres fenfibles qui fe nourriffent de vous
„ & autour de vous ; en attendant que le
„ Roi de la T e rre , étende fur vous fon Em-
, pire ! .Et quel heureux état ne lui prépa-
,, rez - vous pas ! ”
Si je m’étois livré dans ces relations au pîaî-
flr de raconter à V . M. toutes les preuves que
j ’ai eues de la bonté & du bonheur des hommes
natifs des Bruyères, j ’aurois trop prodigué
les digreflions. Mais prêt à quitter les
lieux qui me les ont fait connoître, je ne puis
m’empêcher de lui retracer encore une fo is ,
cette bonté -naturelle de l’Homme , dont j’ai eu
une preuve toute récente. Qu i, j ’ofe l’affu-
rer, contre l’affertion des cyniques, des mifanr
tropes , ou de ceux qui ont Je malheur de les
croire , j ’ai trouvé l’Humanité refpeclable ,
partout où elle n’eil pas altérée; & le défin-
téreffemeirt eil un de fes penchans naturels.
Il n’eil pas étrange qu’on demande de f argent,.
où l'argent é .I le but immédiat des hommes.
Le Voyageur ne peut donc guère avoir
à faire qu’à des hommes que l’on nomme inié-
rejjès, tant qu’il parcourt les grandes routes ;
& plus encore dans les Pays' dont le Commerce
JDd 5 eit