
de la fcience ; je friflonne toujours quand j ’en
rois l ’immenfité.
11 manquoit à Gottingue une Collection publique
d’Hiftoire naturelle ; mais ce vuide va
être rempli, Mr. le Profeffeur B u t t n e « ,
a fait préfent à la Bibliothèque d’une collec.
tion qu’on dit déjà fort avancée. Je n ’ ai pu
en jo u ir , quoi qu’elle foit déjà transportée
dans le lieu où elle doit fervir de germe à la
Çolleflion publique. Tout étoit em p aq u eté
encore : on finiffoit feulement les armoires
où doivent fe ranger & ces chofei, & ce qui
s’y ajoutera dans la fuite.
J’ai grande opinion du fuccès de cette fon.
dation, par le zèle de celui qui va la diriger.
Mr. le Profeffeur B l ü m e n b a c h , éc la iré ,
jeune, ardent, aimant la Phyfique & l ’Hiftoi-
re naturelle, & pofté au milieu des tréfors
de foiïiles dont tous ces pays abondent, ne
peut que pouffer fort loin les éch an g e s.
Quand je me rappelle d’avoir vu dans la Col-
leèlion d’un curieux, les moules que l’on pêche
autour des rochers de Marfeille , transe-
formées par des trocs en tous les coqu illa ges
que fourniffent les deux Indes ; & q u e je pen-
fe à tout ce que le Hartz & les Collines peu*
vent offrir à Mr. B l ü m e n b a c h , il me femble
voir déjà arriver à Gottingue, par des échange
»»
ges, tout ce que le Globe fournit aux Collections
des Curieux. Aux portes même de
[Gottingue, le Heinberg eft un magazin de relu
ftuigl marines. Et fi le pays, fouillé par les
foins de Mr. le Prof. B l ü m e n b a c h , lui
fourniffoit de tems en tems des os de Rhino-
Icros, tels que ceux que j ’ai vus chez Mr. le
Prof. H o l l m a n , je crois qu’on feroit arriver
enfin jusqu’au Rhinocéros même dans le
lufeum.
Mon petit féjour à Gottingue a été poufc
oi une de ces fingulières époques de la v ie ,
l u i ont donné lieu au proverbe, il ne faut dé-
Wespêrer de rien. Dans le cours de mts occu-
¡parions phyfiques, j ’avois été conduit à m’ocr
luper des rêjradiions. V . M. fait, qu’excep-
l é au Zénith, nous ne voyons pas les Affres
1 leur vraie place ; mais qu’ils nous paroiffent
lo u jo u r s un peu plus élevés qu’ils ne le font
r é e llem e n t, à caufe de la courbure qu’ëprou-
w en t leurs rayons dans l’air. Par là nous volio
n s encore le Soleil, quelques mopiens après
i u ’il eft réellement couché. Ainfi encore fe
prou v e abrégée la longue nuit des régions pola
ire s : & le Soleil y paroît longtems rafer le
¡fedus de l’horifon , foit avant qu’il foit au
|eflus , foit après qu’il gît p^ifé au des-
|0US.
On