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L E T T R E LV.
Voyage de H a n o v r e à Z e l l — ^ Les
Bruyères de ce Pays-là, font dans les mains
de la Nature feule, partout tu elles font en'
core incultes Idée du calcul pour chercher
le tems qui s’ejl écoulé depuis qu’elles font expo-
fées aux influences de l’air , tiré du degré de
leur fe r inflation naturelle — Remarque fur
celle des fables mouvans.
î I a n o v r E ) le g Novembre .1776.
M A D A M E,
n partant pour Z e l l , je ne comptais
obferver que des Colons payfans ; mais j ’ai
eu l’honneur d’en voir un pour lequel V .
M . s’intérelle par les liens du iang & par
ceu x, plus doux encore, de l’amitié. . Il eil
aifé de comprendre ce qui forme ce dernier
lien quand on a le bonheur de connoître
Monfe.1 le D u c E r n e s t . V . M. s’inté-
reiTe tendrement à fon bonheur, & en conç
o it toutes les fourçes. > Je l’ai vu heureux ;
cela
cela fe lit aifément chez ceux qui dédai-
¡gnent l’artifice : & pour peindre fon bon-
KeuJ à ma manière, je l’ai vu jouir de celui
■d’un Colon; défrichant, plantant avec le plus
■grand intérêt ; fixant les particules végéta-
Ibles fur fon terrein, par tout ce que l’art &
l ’expérience ont enfeigné aux hommes ;; mul-
[tipliant, en' nouveau & zélé Colon, les anï-
Jmaux domefliques qu’il a reçus d’une main
Ichérie ; épiant chaque jour les progrès de
Itoüt ce qui eft autour de lui : furtout aimant la
lv ie f im p le ,& ne faifantpenfer.àfonrang, que
■ par les foins délicats qu’il prend de mettre
l à leur aife tous ceux qui ont le bonheur de
■ rapprocher. Et combien par là trouve-t-il
Ide bonheur lui - même ! L ’amitié germe ainfi ;
I & ce n’eft pas la moins précieufe des product
io n s . L e charmant jardin à l ’angloife, ima-
I g» de la belle nature fimple , qu’il a établi
¡fur la hauteur de Zell; la jolie maifon qu’il
¡y a fait bâtir, &• l’agréable compagnie qu’ij
¡y raflemble, en font je l’avoue un Colon très
!-relevé; mais c ’eil toujours uu Colon; j ’aime
à l’envifager fous ce point de vu e , hors du*
¡ lieu où l’appellent fes fonctions militaires, ék
où cependant encore je le vois heureux.
[ Un feul appartement de fa Maifon de la
! Ville fuffit pour m’en convaincre; il eit dé-
D 4 coré