
ne s’y plaifoient pas fans doute ; car ils n’y
ont pas laifle leurs dépouilles ; au moins je
n’y en ai rencontré aucune.
_ Ayant donc peu de recherches à faire fur
Cette route, j ’ai pu me livrer d’autant mieux
au plaifir qu’y procurent la beauté & la variété
des coups d’oeil. C’eit à quoi l’on a
toujours lieu de s’attendre dans les Collines;
.auprès desquelles les Plaines reflemblent à
des falles de peinture , où les tableaux fe-
roient étendus de plat. Les Collines;, au contraire,
font des Galeries, où les tableaux fe
préfentent en fa c e , dans une fuccefïion qui
intérefle par le changement. C’eit un beau
tableau, par exemple, que tout le rideau des
"Collines, fur l’une desquelles eft bâti le Fort
George ; & la Ville de Hameln, qu’il protège,
c il anffi un beau coup d’oeil, vue de la hauteur.
Car les Collines ont ce double effet
dans les Pavfages de la Nature ; qu’après en
avoir fait immédiatement la beauté, vues de
la Plaine elles dévoilent ce lle -ci aux yeux
du Speêfateur, pour qui elle fe relève pour
ainfi dire à mefure qu’il monte. C’eil ainfi
que de la Colline du Fort George, on découvre
un grand trajet du Wefer , q u i, après
avoir ferpenfé dans la Plaine, vient animer le
devant du tableau, en fe bjifant dans les digues
de Hameln. Os
On traverfe plufîeurs rangs de ces Collines
avant d’arriver a Pyrmont, où l’on descend
de toute part après avoir trayerfé des
Bois: ce qui lui donne un air de retraite;
& doit^ plaire à ceux qui Portent quelque
tems du grand Monde, pour réparer les brè-
\ : ches qu’il fait à la fanté.
Pyrmont, devenu le rendez - vous de la
bonne compagnie des Pays du N o rd , de
9 l’Allemagne, & de la Hollande , & qui
l v Commence d’être fréquenté par les Anglois,
s’eil àflez accru pour fournir à tous des loge- I mens commodes. Et par les foins du P r ï n -
c e d e W a l d r c k , fes environs ont reçu
tous les agtémens qui peuvent maintenir ce
concours. De belles allées d’arbres partent
du lieu où fortent les fontaines, & fournis- Ifent ainfi aux buveurs d ’eau, d’agréables
promenoirs, où ils peuvent à leur g r é ,
trouver ou fuir la compagnie. L ’une de
ces allées conduit au Château du Prince ,
fitué fur une petite éminence d’où l ’on découvre
tout le Pays.
Ce Château n’eft pas l’un des moindres
âgrémens du lieu. V u de tous les coteaux,
Ï1 contribue à orner le Vallon; & le Princ
e , qui vient l’habiter dans la Saifon des
e au x , anime tout par fa préfence. J’ai
H h 2 pei