
tems qu’une Mer les entoure; & il peut ai-
fement venir à l’esprit que , les ayant coq.
vertes autrefois, elle s’eit retirée fucceflive-
ment. Mais avançons vers elle ; voyons s’il
y a une continuité d’impreffions qui nous
conduife pas à pas ; examinons fi çette Mer
nourrit encore les mêmes coquillages : c ’eil
là le moyen le plus fûr de nous éclairer.
J’avois traverfé 6a lieues de Bruyères fablq.
neufes , de DuJJeldorp à Zell, reliant toujours
allez e'Ioigné de la Mer ; il étoit donc inté-
reifant de partir de ces mêmes contrées en
m’avançant vers elle , pour examiner fi Je
trouverois une différence graduellement fen-
fible, dans la forme & la hauteur des Collines,
dans la nature du fo l, dans la quantité
de terre végétable, dans les progrès de la culture
; tellement que je puffe en conclure une
retraite graduelle de la Mer: & de voir en-
fuite s’il y auroit des rapports marqués , entre
les corps étrangers que renferment ces
terreins, & cefix que la Mer nourrit encore.
T e l eil le plan d’examen que je me fuis pro-
pofé en partant.
Ma route jusqu a Osnahugh a été la même
que j avois faite pour aller a Hanovre ; mais
à'Osnabrugh j ’ai tourné vers là M e r, en pas-
fant d’abord |a r Rbeine, Bentbeim de Jjçldfn.
Tom
Toute cette route n’eil encore que Bruyères ;
c’eil à dire, que le fol eil un fable aride,impropre
par lui-même à la végétation, & où
Jes homtnes n’ont pu commencer à s’établir,
qu’après que l’air l’a eu Recouvert d’une fufij-
fante quantité de matières fertiles.
On peut divifer ces Bruyères en quatre espèces
, relativement à l’objet qui nous occupe.
Les unes font des plaines de fable comp
a r e , que les vents n’agitent point, & fur
lesquelles la couçhe de terre végétable s’effc
aifément établie. Ces Plaines font horizontales
& abfolpment plates ; la bruyère y croît à
fpifqn, & on l’emplpye de toutes les manières
dont j ’ai eu l’honneur 4 e parler à V . M .
La fécondé espèce e il en Collines, & fon
fol eil de fable durci : on y trouve auiïi de la
Houille. Ces Collines font fi élevées , que
la Mer n’a pu les découvrir fans changer
confidérahlement de niveau. La bruyère qui
les recouvre, noirâtre à caufe de la faifon, eil
fort p e tite , parce qu’on l’enlève fans çeile
pour augmenter la provifion végétale dans
les Vallées & les Plaines voifines, qui font
très bien cultivées.
La troifième espèce de Bruyères, qui occupe
quelquefois de,fort grands espaces, eil celle
qui s’établit avec tant de peine fur les fables
C e 5 mou?