
caché des organes, gui répand le fombre autour
de lui, qui intercepte pour lui toute la
Nature , & lui rend même quelquefois fon
exiilence pénible ! Se rèplier alors fur foi-même;.
fe dire que ce n’eit qu’un orage paffa-
ger ; fe rappeller qu’on fa éprouvé d’autres
fois & que la férénité eil revenue ; compter
qu’elle reviendra, & l’attendre patiemment;
eil une reifource fans prix dans la vie. Celui
qui fe fe f l rendue familière , trouve même
déjà quelque bonheur à l’exercer. Il s’applaudit;
& ce fentiment très doux, accélère
le moment où les nuages fe diflipent. Content
alors de fon exiilence & de lui-même, il,
devient toujours plus capable de fupporter rabattement
fans être abattu.
Cette reifource contre le mal terrible
qu’on nomme , communément les vapeurs, mal
dont peu de gens font exempts dans le grand
Monde, n’e it, ni bien aifée , ni hors de la
portée de qui que ce foit. Ceux qui accufent
les vaporeux de foibleife, font injuiles par trop
de bonheur; ils ne favent pas ce qu’ils jugent.
11 faut fûrement de grands efforts, beaucoup
d’attention fur foi-même, quelques heureufes
épreuves, pour furmonter cet abattement qui
Semble ôter toute force. Mais ceux qui en
fouffrent, & ne veulent pas faire des efforts,
_ par-
I parce qu’ils regardent le fuccès comme'im*
I poifible, ont grand tort envers eux - mêmes.
1 Qu’ils fe peignent les orages de l’air , & la
I férénité qui les fuit, Qu’ils penfent que leur
corps, par l’entremife duquel ils ont la perception
des objets; eil aufli quelquefois un
lmilieu fombre, mais qui peut s’éclaircir. E t
jfi trop fou vent il le devient; qu’ils, fongent
iqu’il n’eil pas eux-mêmes; qu’il n’eit que
[leur demeure; & qu’ils tâchent de le fuppor»
{ter patiemment, jusqu’à ce qu’ils foyent zp*
Wle2; à en fortir : appeliez, dis-je, par celui
[qui fait mieux qu’eux , comment il falloic
[qu’ils fuffent dans l’état pre fent, pour être
¿bien enfin ; & qui ne leur a pas laiffé ignorer
ice motif de fupporter patiemment les peines
de la vie,
3 L'intérieur du Château ruiné, nous a procuré
encore d’autres plaifirs des Montagnes.
Nous y fournies grimpés partout . comme
[fur des rochers en plein air; & partout nous
¿aurions pu faire des études de botanique. Ces
’ vieux murs ont tous les avantages des rochers
•pour la variété des plantes; foit par leurs différentes
expofitions ; foit par la nature de
•leurs fubitances, qui offrent à l’air des furfaces
'dures, des crevaffes & du moellon. L e Châ-
iteau étant en plus grande partie découvert &
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