
9, ployer leurs efforts à dépeupler le Globe,
9J les uniront pour défricher les terres incul.
„ te s , & les peupler d’heureux cultivateurs?
„ Que n’épargne - 1 - on au moins les Campa-
„ gnes! Et fia toute force il faut des Soldats,
î} que ne les tire - 1 • on de ces immenfes vil-
„ le s , où fe forme une race d’hommes aba-
5, tardis, qu’on détruiroit ou revivifîeroit !
„ Race qui v it comme dans des tanières, où
5, elle fe livre à ce que les pallions les plus
w abjeâes ont de plus crapuleux ; qui n’en
j, fort de jo u r, que pour enlever par toute
, , fortes de rufes la fubfiffance des vrais pau-
3, v re s , & d e nuit, que pour troubler le re-
8, pos de la fociété. Ces malheureux , fans
, , ceffe devant les yeux de la Juflice, éner-
„ vent le reffort des lo ix , détruifent la pitié
chez les Juges, & multipliant l’aspeél des
s, punitions, y familiarifent le Peuple. Mi-
„ férables eux «mêmes au dernier d eg ré , la
j , mort ne leur e ii rien : ils y marchent avec
, , un hébêtement qui en impofe aux foibles,
f , & multiplie ainfi les occafions de pu n ir ,
„ en diminuant l’effroi de la punition. Sans
j, d ou te , il feroit heureux qu’on pût faire
„ des Soldats de ces hommes là. . . . J’ai-
lois ajouter ; „ où qu’on les envoyât cultiver
9, les Bruyères". Mai« non ; gardons nous d’in»
fecfe&
er les Pays nouveaux, en y transportant,
en y transplantant le vice. Corrigeons les v i cieux
, ou qu’ils s’éteignent où ils font ; &
faifons naître des hommes nouveaux dans les
terres incultes , en y aidant les agriculteurs.
Ce n’efi: guère en effet par des Colonies
étrangères, qu’on peut espérer de défricher les
lieux ftériles. Il faut pour cela des hommes (impies,
pour q u i, vivre foit affez ; car c ’efi:
tout ce qu’ils peuvent obtenir de leur premier
travail. Or on ne peut guère l’attendre que
de ceux qui naïffent dans le pays même; &
il en naîtra , dès qu’on le voudra bien. p
Occupé de ces réflexions, je quittai avec
regret mon obfervatoire. Je ne pouvois me
laffer de confidérer ces tréfors réfervés encore
pour l’Homme. Mais je vis enfin venir
ma voiture, & j ’étois affez éloigné du grand
chemin pour devoir me hâter. Cherchant
alors à couper plus co u r t, j ’arrivai fur un
bord escarpé, où le fable étoic découvert &
miné par les vents. Je me dévalai' par cette
face, & m’arrêtant à moitié chemin, je regardai
en arrière,pour confidérer la coupe de
la terre végétable. Elle règne avec une épais-
feur affez uniforme fur toute la Colline, tranchant
avec le fable, presque du noir au blanc.
Son