
paiTe fur les bords de la M e r , lorsqu’elle
fait des atterriffemens : mais ici cela «feroit
inutile, dès que je veux feulement prouver,
que la furface de la T e r re , telle qu’elle e il,
n’e il pas fortie fort anciennement du fein
de la Mer: puisque l’époque quelconque où
la furface de nos Continens *1a été mife à
fe c , fera d’autant moins reculée, que l’opération
par laquelle cette furface eil devenue
propre à la végétation fera plus rapide.
On ne fauroit donc reculer davantage cette
époque, qu’en admettant, que la furface de
îa Terre n’a reçu toute fa fécondité , que
depuis qu’elle a été expofée à l’Air libre.
Il y a donc quelque apparence, qu’en étudiant
avec attention la furface de la Terra
fous ce point de vu e , on parviendra à cpn-
noître quel tems s’eil écoulé depuis qu’elle
reçoit les influences de l’air.
V o ilà ce que j ’ai déjà eu l’honneur de
faire remarquer à V . M. en L u i parlant
de la couche de terre végétable qui recouvre
les Montagnes. E t ce ne font pas les rochers
feuls, qui nous montrent une Couche
de terre vègètable tranchée ; ce font encore
les Collines de fable. J’ai vu quelquefois
vers les fbmmets de celles du Piémont,
des peloufes naturelles, établies comme cel-
|]e/des Montagnes fur une couche de terre
v é g é ta ble , fous laquelle on trouvoit immédiatement
le fable aride mêlé de corps
[marins.
Or noüs avons les mêmes renfeignemens
idans les Bruyères de la fVeftphalie & de là
ÎBaJJe-Saxe. L e loi de ces Plaines, p a r l’es-
Ipèce de corps étrangers qu’il renferme, mon-
Itre que leur origine ne diffère en rien de
■celle de l’intérieur des terres ; du Mont
"Jura, par exemple ; quoique leur différence
de diflance & d’élévation relativement à
Jla Mer foit très grande: ce qui montre d’a-
gbord que ces différens fols font fortis de la
Mer par une même espèce de révolution.
jE t voici maintenant une autre conformité
|qui nous montre que leurs forties font con- itemporaines. La végétation n’è fl pas moins
avancée fur ces fables arides des Collines
I & des Plaines, que fur les Rochers des Mon-
Iut,agnes. •
Ainfl les Montagnes n ’ont pas été expb-
I fées plutôt aux influences de l’air , que des
I [Plaines baffes, dont la Mer efl: peu diftante:
I [& fur l’ün ni l’autre de ces fols fi différens,
I elle n’eil pas affez avancée, pour que la fur-
Iface de notre Glpbe telle qu’elle e i l , foit
fbien ancienne. C’efl ce que j ’ai vu fe con-
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