
ou les arbres fönt fains & déjà grands, me
fembloit être dans ces Bruyères, ce qu’eft une
Galerie de recherche dans les Mines. L ’état
de cette feüle ligne, montre ce que feroient
des Bois dans l’étendue qu’elle parcourt. Et
l ’on auroit mieux encore à espérer, fi l’on
plantoit réellement des Bois. Car les arbres
ifolés ne croiflent point fi bien , que lorsqu’ils
font en grand nombre. Le vent les at-
taque plus vivement ,* l’humidité féconde ne
fe conferve point fi bien à leur pied ni parmi
-leurs branches ; & leurs feuilles, qui devroient
fervir de nouvelle provifion végétale, ne fé-
journent point autour d’eux.
On voit bien aifément ce qui retarde là,
comme dans beaucoup d’autres Pays, le travail
de l’Homme: on en- calcule l’utilité par
le revenu en argent. Quand la calculera-1- on
par le nombre des hommes ! Certains ejfah
n'ont pas réujji, dit-on. Et lorsqu’on vient à
l’examen, cela veut dire feulement, que le
Capitaliße qui a avancé de l'argent pour défricher
un terrein, n’en tire qu’un petit intérêt.
On ne fait point entrer en ligne de compte,
qu’une famille nouvelle a vécu. Et bien ! que
ce ne foient pas les Capitalifies qui défrichent;
j ’y fouscris de tout mon coeur; afin
qu’on en vienne une fois à partager les Communes
,
tnunes , & à divifer les terres en friche
des Seigneuries v d’après des principes, qui
laiffent aux Cultivateurs tous lès avantages
de la propriété, fans les expofer à cette espèce
de fluctuation, qui jette enfin tout entre
les mains des forts, aux dépends des foibles.'
jyjrnbeim à Nimègue ou traverfe une Ifle
renfermée entre deux des bras du Rhin, &
Iqui peut-être n’eft qu’un atterriffement de ce
I fleuve. Hu moins il m’a fenibÎé que le ter-
; rein étoit tout différent dé celui que je ve -
nois de traverfer. Il eft plat, très peu élevé
aù-deffus du niveau des e a u x , & couvert
d’excellentes prairies. L e chemin qui conduit
à Nimègue au-travers de cette I fle , eft
| un bel ouvrage de l’art. En creufant deux
! larges & profonds canâux, on â accumulé
1 entre deux la terre qu’on en a tirée ; & T o n
| à fait ainfi une très belle chauffée, qui allure
| la communication d'Arnheim à Nimègue, mal-
’ grêles débordemens des eaux.
Maîâ fi cé terrein,renfermé entre la braii-
| che du Rhin qui en conferve le nom & celle
qui prend le nom de Vahaly peut être un
atterriffement, il n’en eft pas de même de ce-
lui qui eft en deçà du Vahal, fur lequel eft
fitué Nimègue. Celui - ci appartient certainement
à la Terre ferme. 11 eft en général plus
D d 3 c'iei