
quelquefois même'fuivant les Bailliages: auifi
je ne la fixe pas, ne m’arrêtant qu’au fyilê-
me général.
Outre ces Colons cultivateurs en chef, il y
en a une multitude d’une clafle inférieure,
qui n’ont été capables que de fe bâtir une petite
maiibn, d’ençlorre un jardin, & d’élever
leur famille à l’aide du pâturage de la Bruyère
& du travail qu’ils vont faire journellement
dans les grandes Fermes.
Tous ces établiiTemens font nommés de§
Feux; & la çonfervation de chacun de ces Feux,
auflï bien que l’augmentation de leur nombre,
eit un des grands objets du Gouvernement
intérieur. ' Il règne en tout-cela une fageffe
digne de la plus grande admiration. Les
Colons font foutenus, encouragés; & les grands
écarts de fortune entr’eux font prévenus. II?
pe peuvent jamais devenir ni trop riches,
ni trop pauvres ; l’émulation exïfte;1 l’industrie
& la bonne conduite trouvent leur ré-
compenfe ; la trop grande parefle eil punie.
La^NobleiTe a fes revenus; fon intétêt qui la
porte au défrichement des Bruyères, concourt
pu bien public par une augmentation de population.
En un mot, c ’eit lê plus bel en-
femble oeconomique que j ’aie jamais été à
portée de confîdérer. Je vais tâcher d’explique?
quer à V . M. par quels reiïorts tout cela
s’exécute.
La Nobleffe, ou plutôt (ne voulant point
confîdérer fci les titres) les principaux habi-
tans.des Villes; ces membres néceiïaïres aux;
grandes corporations , qui lient le T o u t ,
fongent au T o u t , maintiennent l’équilibre
entre le Souverain & les Peuples par mille
■ rappor ts qui modèrent les forcés trop aêtives
& empêchent la fluèluation ; ces personnes,
dis-je, qui peu à peu par la pente naturelle
des chofes ont abandonné la v ie ruitique, &
qui malgré cela font en tant de Pays les propriétaires
des Terres, ne font ici la plupart que
les propriétaires du fol nud. Leurs droits <&
les droits femblabl'es du Roi comme Seigneur
le Couvrent presqu’en entier, & cette propriété
eil en quelque forte immuable. Quelques
Provinces cependant ont des cultivateurs
propriétaires ; furtout dans les Pays dé
Brème & de Hadelnt mais je ne parle ici què
des polirions générales, les exceptions nous
meneroient trop loin.
Il importoit à ces propriétaires citadins
que le fol fut défriché ; leur revenu devoit y
naître; & ç ’à été la fourçe du bien de l ’Etat.
Il a fallu attirer les cultivateurs & favorifer
leur multiplication, L e Seigneur a du pour
F 4 cela
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