
h i s t o i r e v i i .P arti*. I l e t t r e l iv . de la t e r r e , 4*
tes habitans. de ces Bruyères, <Sê combien i]
en transplanta dans d’autres parties de l’Empire
qu’il eherchoit à établir. Mais il relie
a.uifi des preuves de la vie dure que meuglent
cés premiers habitans des Bruyères,
L e gland, & même l’éçoree de quelques arbres
, faifpient partie de leur aliment. Ils
tt’avoient point de demeure fixe : & c ’efl
d eux fans doute que provient une race particulière
de moutons à cornes, nommés
Hàifchnucken , comme devant leur origine
aux Bruysres : leur laine e£t forte , ordinairement
grife & quelquefois noire ,. & les
habitans daujourdhui en &n,p encore un
grand commerce. ■ , ,
Ces .habitans anciens n’ayoient que très
peu défriché; je le prouverai dans la fuite;
Ils .vivoient de. ce que la terre leur fournis-;
Ibit naturellement, Airjix la croûte > végéta-,
lie fe formoit d’elle-même; elle s’épaiffiiToit
pour leurs fucceifeurs, que plus de facilité,
a rendus de plus en plus exigeans & même,
délicats. II faut aujourd’hui de la culture aux
habitans les, plus Amples.: de la campagne ;
tout au moins des jardins, où cro iflen tk
qhoux & la pomme de terre , é quelque four,
rage pour nourrir du bétail en hiver.
Ainft les premiers Cultivateurs des. Bruyèr,
l i s , ont probablement I contribué , autant
i que/les disperfions caufées par Charlemagne,
l à dépeupler le pays pour un tems.. Ils ont
liait connoître aux premiers habitans un étht
[plus doux que le leur ; & dès lors cet état
[primitif n’a pu leur fuffire. Or par cela
feul, fans q u ’ il- fût befoin d’une émigration
■ formelle , la population eût diminué peu à
■ peu: mais p o u r augmenter enfujte fous une
■ forme nouvelle, à mefiire que les fubfiit/ïn-;
[ ces. augmentaient pour le Peuple cultiva-?
teur.
Il n’y a point de tems vraiment perdu
pour la Nature. Que l’Homme édifie &
renverfe, qu’il change fes moeurs & fes lo ix ,
haprovifion de fubfiilance s’augmente tour
jours, & prépare l’augmentation de la race
humaine. Ainfi nous faifons bien moins que
[nous ne penfians pour fertilifer.des terres:en
général; nous ne faifons fouvent que raflem-
[bler ce que la Nature a préparé pour nous.
Cependant il eil une ¡manière d’accélérer
| la fertihfation, qui eil à notre portée. Les
[premiers dépôts de Pair fur la terre , contri-f
liment à produire les.plantes; mais les plan-,
[tes une fois dévelopées, augmentent beaucoup
l’ouvrage ,, en retenant. tout ce qni .flotte
I dans l’air autour d’elles, & qui e il propre? à
C i les