
le foulageronc de fes fatigues à l’abri dufoleil.
C’e il ainii qu’à tous égards la Terre fe per*
feftionne. E t quand on réfléchit à l’hiftoire
& aux progrès des grands chemins; quand on
confidére, qu’ouverts & établis conftaniment
parles grands & floriflans Empires, ils font
enirtêmetems de nature à laifler des traces,
lors même que les Empires viennent à être
détruits ; on y apperçoit encore une preuve
de cette vérité fi fenfible dans tous les arts,
que le Monde, tel qu’il eft, n’eft pas bien vieux.
Je fais bien ce qu’on y oppofe, mais je ne
m’y arrête pas ici : j ’aurai fucceflivement ac-
cafion de le rapporter à V . M. & d’y ré-
pondre.
En parcourant ces Collines & ces Plaines
de pierre à chaux coquillière, je découvrois
lur ma gauche quelques fommités du Hartz.
Je me trouvois donc déjà dans les avant-gardes
ordinaires des Montagnes primordiales.
Car je ne doutois point que le Hartz, dont je
connoiflois les minéraux, ne fût dans ce rang;
& que les Collines ne fuflent au nombre de
ces amas fécondait es , qui fe font formés à
l’abri des Montagnes primordiales, tandis que
le tout enfemble étoit fous les eaux delà Mer.
J’étoïs donc prêt à changer de fc èn e , car je
jne propofois de monter tout de fuite au Hartz.
L E T T R E
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L E T T R E L X I I .
Route de G o t t i n g u e au H a r t z . — Rc*
marques fur les lieux où les Manufactures font
convenables — • Utilité des Fourneaux dans
les maifon des Villageois.
H a n q v r b , le 3. Nûv* 177^.
M A D A M E ,
A. Rrivé à Gottinguê, mon premief foin fut
_ O l d’arranger mon départ pour les Montagnes.
Il faifoit beau, & je ne voulois pas
perdre cette occafion d’ajouter l’agrément à
futilité;au plutôt de rendre par-là mon voyage
plus fûrement u tile ., Car il ne fuffit pas
d’avoir les objets fous les yeux;' il faut être
dispofé à les voir; il faut que l’attention fe
fixe, que le jugement s’exerce, que l’imagination
même peigne & invente : & tout cela,
qui tient beaucoup au bon état des organes,
tient parconféqüent auffi à l’ état de l’air.
$i l’on s’inquiete de fes fenfations, famé qui
sfen occupe n’eft guère diispofée à réfléchir.
L e beau tems eft donc une çirconftance pré-
L a eietife