
partie de ma route à pied, jettant en paflant
un coup d’oeil for chaque monceau ; & m’y
arrêtant même fouvent ; car il y a toüjoùrs
quelque chofe à apprendre autour des pierres.
Contemporaines comme elles le font de diffe-
rentes époques de notre Globe, elles fem-
blent nous en parler & vouloir nous instruire;
& en raflemblant le plus grand nombre poffi-
ble de ces cara&ères hiéroglyphiques , nous
approchons toujours plus de les déchiffrer.
Je coniidérai par exemple avec beaucoup
d’intérêt, fur la route de Nordheim à Ebn- '
lech, les gradations' fucceffives de la pétrification
de la marne ; qui de molle qu’elle étoit
auparavant, a pafle par degrés, encore fen-
iibles , à l’état de roche à chaux, de vrai marbre.
Je pouvois y diilinguer encore, en différons
é tats , les premiers dufciflemenS partiels;
je veux dire ces grés qui fe forment par
une forte d’obftruêfïon dans les matières encore
molles. Je diftinguai donc dans cette marne
durcie, des parties qui l’avoient été avant h
mafle totale; & qui confervoient encore plus
de dureté. Je remarquai furtout une ch o fe
bien frappante , le parallélisme des couches
de la marne dérangé en quelques endroits par
des accumulations de coquilles. C’étoient des
familles anciennes de petites cames qui ayant
H laifie
laifle fucceifivement leurs dépouilles dans les
inêtnes lieu x , avôient occàfionné des rèilfle-
mens dans la couche de vafe qui fe formoit
fur elles. Enfin les reliques de la Mer, & de
Mers jusqu’ici ignorées, fe montroient par*
tout dans ces chemins.
C’eil ainfi qu’en allongeant réellement mon
Voyage quant au tems mefuré,& en l’abrégeant
au contraire quant au tems fen ti, je me
trouvai de retour à Hanovre le quinzième joui1
4e mon abfence*
Tome l i t . R L E T T R É