
nir ceux qui font au defîus, il rétablit, en
une femaine, en un mois, ou en fix riiois,
la communication dont il avoit befoin pour continuer
à tirer du minerai. Au bout de ce
travail il aura vécu, tout comme s ’il eût tiré
beaucoup d’or de la Mine, & cela lui fuffit,
i l n’attendoit rien de plus de fon travail.
Ces hommes-là, & leurs femblables, font les
feuls , qui ayent la vraie patience ; ou plutôt
qui foyent allez heureux , pour que rien, ne
produife chez eux le fentiment de l’impatienc
e , & ne lés porte à ces efforts qui confia
ment l’Homme , fans jouiifance réelle ,
quand l’attrait qui le fait agir efl: trop v if, &
ne tient qu’à l’imagination.
Au refte ces accidens ne font pas bien fre-
quens dans les Mines bien dirigées. On vi-
lite avec foin les bois, & en réparant à tems
tout ce qui menace ruine, on fe garantit des
périls & du furcroît de dépenfe que la négligence
à cet égard occafionneroit furement.
A mefure qu’on s’enfonce dans les Mines,
il faut fonger encore à deux chofes bien importantes;
l’une de renouvelîer l’a ir ; l’autre
de foulager les Pompes autant qu’on le peut.
Une même opération fatisfait ordinairement
à ces deux befoins. On cherche à percer une
galerie depuis le fond, ouïe plus près du fond
•M*«'
qu’il eft poflible , vers le flanc de Ja Montagne
ou vers quélqu’autre Mine qui ait déjà
une Galerie d'écoulement. L ’eau s’écoule donc
d’elle-même, & la Mine fe vuide jusqu’à ce
niveau fàris le feeoiirs des pompes ; ce qui
donne la faculté de creufer plus avant; parce
qu’alors les pompes peuvent fuffire. Ces Ga*
leries là font fi effentielles dans les Mines ,
que fi quelqu’un en a fait une pour lu i , &
qu’il y reçoive les eaux de fon voifin, il luì
eft du paï la Loi des'Mines > la neuvième
partie du produit de celle à laquelle il fournit
ce fecourL
Ces Communications, ou d’une Mine à
l’autre, ou d’une feule Mine avec fa galerie
découlement f font encore indispenfables pour
•v renouvelîer l’ air. Dès qüe l’air eft d’une
température différente entre deux Puits qui*
fe communiquent, ou entre un Puits & l’air
extérieur à l’extrémité de quelque Galerie, il
fe fait un courant d’air dans la M ille , occa*
fionné par l’entrée de l’air extérieur du côté
le moins chaud ; & la iortie de I air in te-*
rieur du côté le plus chaud. Et fi cette circulation
ne fe fait pas d’elle-même, à caufd.
de l’égalité de température, on trouve bientôt
quelque espèce de ventilateur pour la proJ
duire; ou à l’aide du feu , qui échauffera I V
T o rn e lli. V »?