
L e grand bienqui réfulte du voifinage des
eaux pour les Pays à défricher , eil vifiblc
dans le terrein qui fépare le Moerdyck de Ere-
da. Les Colons de la BaJJe - Saxe fe trouve-
roienc bien heureux , s’ils voyoient croître
dans leurs enclos, du bledfarrafin & des fèves
comme j ’en ai vu dans la partie de ce terrein
qu’on cultive. Cependant il en reiïe une bien
grande étendue qu’on ne fait encore ,qu’é-
croûter. Mais on y commence des planta*
rions de Pins & même de Chênes , qui prosp
è r e n t ,^ qui accélèrent la fertilififation par
leurs feuilles, en même tems qu’ils fournis-
fent du bois.
Tous les environs de Breda, qui ne paroïs-
fent pas avoir reçu davantage de la Nature
que les parties les plus incultes du Pays, font
cependant en pleine culture & en très grand
rapport. Preuve évidente du pouvoir de
l’A r t , dès qu’il e il fécondé par des circon-
ilances qui augmentent le besoin de faire produire
la terre. •
En s’éloignant de Breda vers Tilbourg, Ja
culture & l ’abondance de fon, produit diminuent
peu à p eu , & l’on rentre dans des
Bruyères , parfemées de ces Dunes, qui rappellent
un Sable originairement volage- &
agité par les vents. Puis Ja culture rfcom!
menmence,
& la végétation fe renforce à mefure
qu’on avance vers Tilbourg. ■
J’avois à retrouver le lieu d’une de ces
inondations d’Automne, qui marquent le peu
de hauteur du fol. C’étoient les environs de
B o is -le -Duc, ce lieu où l’on a trouvé un fque-
Jette d’Eléphant. J’y arrivai après avoir tra-
verfé une Grande Bruyère, dont quelques
parties font parfemées de Dunes , & où il y a
très peu de culture, parce que ces Sables vol-
tigeans ont longtems réfiilé à la végétation &
fe font peu fertilifés. ' ^
En approchant de Bois-leDuc, je découvris
de vailes prairies , là où je n’avois vu que de
l’eau au Mois de Décembre. Une grande
quantité de beftiaux les couvroit , &. en
beaucoup d’endroits on y fauchoit une herbe
marécageufe très abondante. J ignore s il
feroit poifible d’en fermer l’accès aux eaux de
la Rivière en Automne, & d’enlever celle
des pluies par des moulins à vent. Mais outre
que ce terrein, tel qu’il e i l , fournit beaucoup
d’herbe & de pâturage , je crois qu’il
vaut mieux pour l ’Humanité, qu on néglige
ces accélérations de pleine jouiflance , &
qu’on lai île faireaux Rivières leur travail na-
I turel. Elles élèvent annuellement ces terreins
bas par leurs dépôts, & les livreront enfin à
F.f 4 l’Hom