
guettt. Il y à differens grades d’ officiers du
tablier, qui ont le détail du Gouvernement in.
térieur des Mines. Une paye plus grande
fuivant les grades', efl déjà un attrait ; mais
il y a furtout une petite hache, que l’Officier
porte à fon bâton en place de pommeau j &
que le Mineur confîdère bien plus j que- le fol.
dat ne fait une halebarde. Et cette émula,
tion produit auffi de p lu s grands effets ; car le
Mineur qui croit pouvoir y aspirer, s’appli.
que imguliè'remenf à tous les arts par les quels
on e il venu à bout d’exploiter les Mines.
L e mineur eil donc une espèce defoldat,
fier de fon fervice, & qui s’eilinie réellement
plus que le Commun des Montagnards: Il fe.
fait honneur de fort uniforme * tont noir qu’il
e il: fon travail lui paroit noble ; il n’eii.eft
point trop fatigué j la règle qu’il fuit lui eft
agréable. Jamais donc, ou presque jamais,
quoique fans celle à portée de choiiir un au-
tre état dans la- vie laborieufe ; il nepenfeà
changer le lien.
L ’amour de la liberté eil une des paillons lés
plus naturelles ; c’ell après le deiir de fe con-
ferver, le . premier des penchants de tous les
êtres feniibles: quiconque entreprend de les
affervir au de là des bornes de la dépendance
naturelle ou raifonnable des Etres les uns à
gard
gard des autres, a contre lui toute la Nature *
& doit fuccomber à la fin. Mais , ainil que
toutes les autres pallions l’amour de la liberté
a fes excès;, & par l’excès manque fon but. Dès
qu’une fois ce penchant paffeles limites dube-
foin, il n’a plus de bornes. Ces limites, comme
celles de tous les autres penchans * font
difficiles à définir par des détails ; mais la Nature
en diète le principe. N e pas fentir la
|foif, eil la limite du vrai plaifir de boire : ne
pas fentir l’oppreiîion, eil celle du vrai plaifir
de la liberté. Mais fi boire devient en lui-mê-
tne, d’objet du deiir , toute borne eil enlevée:
car le plaifir s’affoiblit toùjours par la
ijouiiTance, & il faut augmenter fans cefle le
itimulant fur l’organe blafé. Les liqueurs les
plus fpiritueufes perdent ainii leur force ; -ce
n’eil plus que par une répétition continuelle
d’impreifion qu’on les apperçoit ; quiconque
alors n’offre que du vin mêlé d’eau pour étan*
cher la fo i f , eil un Echanfon qu’on évite ;
c’eil vers celui qui tue le plûtôt par les li*
queurs les plus enflammées* qu’on fe tourne
avec ardeur*
L’application à l'amour de la liberté de tout
genre eil immédiate. Dès que cet amour s’étend
au de là du défît de ne point éprouver
ë’oppreflion, c’eil à dire qu’il devient le deiir
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