
tes feule, avant que le travail de l’Homme les
modifiât
Tous les fables mouvans que j ’ai obfervés
forment ainfi des plaines entrecoupées de
petites élévations, produites par l’une ou
l’autre des caufes fusdites: Si donc les fabîts
des Bruyères avoient été balotés par les vents!
avant de devenir fertiles, ils formeroient des
plaines raboteufes. J’en ai vu en effet de
telles, où la végétation a pris enfin le deffus.
On y lit fes efforts, & les combats qu’elle à
foutenus contre la mobilité du fable, La
couche de terre végétât le y efl fort mince, &
plufieurs faces des monticules font encore
rongées par les vents. Si on les ¿croûte, on
recule confidérablement l’ouvrage de la Nature:
le vent rentre dans Ton ancien domaine
& laboure tout ce qui efl: découvert. Il faut
donc ufer de 'circonfpeèlion , écrouler très
fuperfîcîellement, & feulement par petites
places. Les Colohs entendus le favent bien;
ils coupent la croûte en échiquier ; c ’eff-à-dire
qu’alternativement le gazon efl: enlevé & lais-
fé , de la largeur de leur pêle. Quand les
parties écroûtées font repeuplées de plantes,
ils enlèvent ce 'q u ’ils avoient laisfé, & ainfi
de fuite alternativement.
On
; On connoît donc fort bien les Bruyères qui
re font établies fur des fables que les vents
l i t agités quelque tems avant que les plantes
iûflent croître ; & de là même on peut coupure
que la plupart des Bruyères n’ont pas
lté dans ce cas-là; car elles font abfolument
tnies. L ’on en voit auffi la caufe dans le
toble qui fe trouve au-deffous; il eft très féri
é & .compare, fouvent même argilleux ;
fc les parties écroûtées ne fouffrent point par
lp vent. Auiïi ne les meriage-t-on point com- {iè les autres on écroûte une furface conti-
ue, auffi avant que les parties végétales ont
{" u pénétrer. Le fable refte ferme quoique
ud ; bientôt la moujfe le recouvre ; &
ne nouvelle provifion de terre végétable s’y Η orme par les plantes qui croiffent & s ’y fuc-
:èdent.
\ Ces terreins ont donc été prêts à recevoir
les germes des plantes dès qu’ils ont été mis
ïi fec ; & dans le calcul de leur ancienneté, il
l e refte de doute que fur le tems où des piaules
ont en effet commencé, à y croître. J’espère
de répandre quelque lumière dans la .finie
fur cette partie de l’objet. Mais dès à présent
nous en avons affez ce rne femble pour a-
oir raifon de conclure, avec autant de pro-
abijité du moins que la matière eu eft fus-
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